[NOMADE DES MERS] Le confinement à bord de Nomade des Mers
Date de publication : 8 octobre 2020
Auteurs : Corentin de Chatelperron et Caroline Pultz
Localisation : à bord de Nomade des Mers - Huatulco, Mexique
Début mars, quand nous avons retrouvé Nomade des Mers dans la baie de Puerto Vallarta, nous pensions que le reste de l’équipage nous rejoindrait trois semaines plus tard. C’était il y a 7 mois !
La saison des cyclones arrivant, il fallait avancer coute que coute. Réparer l’indispensable sur le bateau et naviguer vers le Sud pour échapper aux vents violents. Aidés par Xavier, Low-tech Explorer en vadrouille depuis 6 mois en Amérique Centrale, nous avons travaillé sans relâche et navigué le long de la côte Pacifique jusqu’à la petite baie abritée de Zihuatanejo. Un vrai décor de carte postale, parfait pour un confinement qui commençait à se durcir dans la région !
Xavier est reparti, toute la vie locale se mettait à l’arrêt. Impossible d’aller à la rencontre d’acteurs low-tech dans la région comme prévu. Mais, étant deux optimistes, nous nous sommes trouvés une nouvelle mission. Notre nouvel objectif : transformer le bateau en retravaillant chaque low-tech embarquée pour le rendre plus agréable à vivre. En effet, depuis 4 ans, escale après escale, nous avons testé des dizaines de low-techs à bord et le bateau était devenu un vrac d’objets de toutes sortes. C’était invivable ! Low-tech après low-tech, nous avons tout revu: le design, l’ergonomie, leur fonction dans notre écosystème, de la cuisine low tech aux techniques zero waste en passant par la production d’énergie ou encore le vivant.
Le confinement s’est durci encore au point que nous avons été mis en quarantaine / quinzaine. Pendant 15 jours nous étions tenus de rester sur le bateau sans pouvoir aller à terre. Nous avions uniquement une connexion internet pour passer quelques coups de fils et les garde-côtes qui nous livraient des provisions.
Après cette période de quarantaine, nous avons pu revenir petit à petit à terre, aller dans des restaurants dans lequel on nous laissait travailler sur ordinateur. Nous avons ressenti un certain décalage avec nos amis français/belges: on ne pouvait plus descendre à terre quand ils étaient en sortie “conditionnelle” et inversement lorsqu’on a pu recommencer à aller à terre nos amis étaient restreints à nouveau. Le 23 juin, comme si la crise sanitaire ne suffisait pas, un tremblement de terre de magnitude 7.5 a secoué la Crucecita, notre point d’ancrage … et également épicentre du séisme.
Le plus difficile à vivre pendant cette période : avoir l’impression de rater plein de belles rencontres sachant qu’il existait des tas d’initiatives low-techs autour de nous devenues inatteignables depuis 6 mois.
Enfin, un déconfinement progressif a commencé à partir du 1er juillet.
Nous avons mis le bateau dans une marina pour terminer nos grands travaux d’aménagement. Depuis fin août nous avons aussi pu recommencer à voyager dans la région pour aller à la rencontre d’acteurs low-tech.
À l’heure actuelle le bateau est superbe et prêt à repartir à l’aventure. Nous avons mis au point un mode de vie très low-tech et à la fois agréable, dont nous nous tardons de vous faire part dans les prochaines semaines !
Caroline et Corentin