Numéro spécial : Low-tech, du technique au politique
Date de parution : 01.01.2022
Auteurs.trices : Philippe Bihouix, Guillaume Gamblin, François Schneider, Christophe Noisette, Annick Bossu, Michel Bernard, Anne-Sophie Clemençon, Justine Brabant, Annick Kamgang, Émilie Perault, Patricia Pawelack, Hortense Chauvin, Stéphen Kerckhove, Salma Lamqaddam, Lasserpe, etc.
Média / Organisation : Revue Silence
Langue : Français
À télécharger, Gratuit
Les « low tech » ou « basses technologies » nécessitent peu de matériaux et d’énergie, elles sont appropriables, économes et librement partagées. Fours solaires, poêles de masse, meubles, habitat, matériel agricole, etc., les ateliers d’auto-construction et les associations se multiplient, témoignant d’un véritable engouement. Au-delà d’un échelon individuel ou micro-collectif, sont-elles pertinentes pour agir à l’échelle de la société dans son ensemble, des infrastructures collectives ? Pour répondre aux enjeux des ressources mondiales ? Quelles sont leurs limites et les risques de récupération ? Comment peuvent-elles nous accompagner sur les chemins de la décroissance ? De nombreux acteurs et actrices de ce milieu apportent réflexions et témoignages.
Éditorial : Guillaume Gamblin, “La décroissance par le « faire »”
Face à la pénurie mondiale d’énergies fossiles et de matières premières, face aux émissions de CO2 de nos sociétés industrielles, les technoscientistes s’engouffrent comme à leur habitude dans la promesse des high tech, censées résoudre tous ces maux par davantage de technologies de pointe.
D’autres, depuis le début du 20e siècle (1), davantage porté·es vers l’écologie, la sobriété et l’autonomie, explorent, à rebours de cette logique, les potentialités des « low tech ». Ces « basses technologies » nécessitent peu de matériaux et d’énergie, sont appropriables, économes et librement partagées.
Fours solaires, poêles de masse, meubles, habitat, matériel agricole etc., les ateliers d’autoconstruction et les associations se multiplient, témoignant d’un véritable engouement.
Alors que certains réseaux décroissants sont davantage portés sur les débats intellectuels et politiques, il semblerait que les basses technologies soient en quelque sorte la porte d’entrée vers la décroissance par son versant technique et manuel, « la décroissance par les mains ».
Mais au-delà d’un catalogue de modes d’emploi et d’ateliers de bricolage, les basses technologies sont-elles également porteuses d’un projet écologique, social, politique ? Au-delà de réponses individuelles ou microcollectives, sont-elles pertinentes pour agir à l’échelle de la société dans son ensemble, des infrastructures collectives ? Peuvent-elles répondre aux enjeux des ressources mondiales ?
Cette réflexion sur les dimensions et les horizons politiques des basses technologies semble nécessaire pour échapper à la récupération par le marché, à la mode du « faire soi-même » (dans son coin et sans changer le système), qui est devenu un créneau commercial à part entière venant simplement s’ajouter au mode de vie consumériste, loin de s’y substituer.
Les basses technologies sont-elles un projet décroissant, émancipateur et collectif ?
(1) Le mouvement pour les « techniques appropriées », qui existe depuis 1925, s’est inspiré de Gandhi, Ivan Illich, Ernst Friedrich Schumacher, etc.
Sommaire du dossier :
- Pourquoi le tournant vers les basses technologies est inévitable
- Les basses technologies, késako ?
- Les basses technologies, c’est politique !
- Limites et dérives des basses technologies
- Can Decreix, un système low tech à la frontière avec l’Espagne
Les chroniques :- 40 ans dans le rétro : 1988, soutien aux Kanak et premier article sur la décroissance
- Bonnes nouvelles de la Terre : À Bordeaux, les toilettes sèches urbaines se collectent à vélo
- Chroniques terriennes : La dictature du court terme
- Solidarités sans frontières : Bangladesh, un nouvel accord pour protéger des vies
Les articles :
• Les vaccins anti-Covid, cheval de Troie des nouveaux OGM
• Le Lavoir du Buisson Saint-Louis, habitat groupé à Paris
• BD : Lucha, une lutte non-violente au Congo
• Les coopératives d’habitant·es et la gentrification
• Art : Océan de plastique
Des brèves :
Alternatives, Agriculture, Nucléaire, Énergies, Environnement, Nord-Sud, Climat, Paix & Non-violence, Libertés, Politique, Société, Féminismes, Santé, Transports