Comprendre la low-tech
Date de parution : 10.07.2019
Auteurs.trices : Camille Delon, Aurélien Moreau
Média / Organisation : Camille Delon, Aurélien Moreau, Balises, le magazine de la Bibliothèque public d'information (Bpi)
Langue : Français
Gratuit, Streaming / en ligne
Dossier spécial de la Bibliothèque Publique d’Information (catégorie “Sciences et techniques - Vie pratique”) :
Qu’est-ce que la low-tech ? Ce terme, emprunté à l’anglais « low technology » (« basse technologie »), est employé en opposition à « high-tech » (« haute technologie ») et désigne un système simple et accessible en terme de coût et de savoir-faire qui permet de répondre à un besoin de base : accès à l’eau, à l’énergie, à l’alimentation. C’est aussi une philosophie fondée sur la coopération et sur un mode de vie sobre et durable. La low-tech est devenue un champ de réflexion et d’initiatives citoyennes. Elle apporte des solutions aux problématiques écologiques, économiques et sociales de nos sociétés modernes.
Pour accompagner le cycle « Osez la récup’ » et les manifestations proposées par la Bibliothèque publique d’information en juin 2019 autour des low-tech, ce dossier vous propose quelques pistes pour vous familiariser avec le sujet.
- une sélection de liens utiles et de ressources pour explorer le sujet d’un point de vue théorique et pratique : “La low-tech : pourquoi, comment ?”
- une série de 5 mini-reportages en photo “vivre low-tech”, présentés par l’ingénieur Pierre-Alain Levêque, co-fondateur du Low-tech Lab, et en lien avec le projet “Habitat low-tech dont il est à l’initiative : 1/ l’habita, 2/ le capteur à air chaud, 3/ le chauffe-eau solaire, 4/ le garde manger, 5/ les toilettes sèches,
- une conférence croisée “Comprendre la philosophie des low-tech” avec Philippe Bihouix et Pierre-Alain Lévêque ; résumé :
Dans son introduction, Philippe Bihouix, ingénieur et auteur d’essais, rappelle que les low-tech sont des « technologies sobres, agiles, résilientes et autonomes ». Il les oppose aux technologies high-tech comme celles qui permettent de faire fonctionner des appareils à partir de métaux rares et non renouvelables issus de la croûte terrestre (cobalt, tungstène, cadmium…). Il parle également des « technologies réparatrices » qui permettent de dépolluer l’environnement.
D’un point de vue historique, Philippe Bihouix souligne que « les technologies sont toujours associées à l’idée de progrès humain et de promesse ». Au 18e siècle, Condorcet, précurseur de la théorie de l’innovation, fait du progrès scientifique la base du progrès économique. Au 19e siècle, le chimiste Marcellin Berthelot voit la chimie comme une solution pour éradiquer la faim dans le monde. Dans les années cinquante, le métier de futurologue est inventé avec la croyance que la technologie apporte l’abondance au genre humain.
Pierre-Alain Lévêque, ingénieur au sein du Low-tech Lab, présente différentes initiatives locales de technologies basse consommation en Asie et en Afrique. En 2010, au Bangladesh, il travaille avec son équipe sur un matériau composite à base de fibres naturelles de jute pour remplacer la fibre de verre dans la fabrication des bateaux. À Dakar au Sénégal, il collabore au projet de construction d’une éolienne à partir de matériaux issus d’un pôle de recyclage informel. il cite enfin l’exemple de paysans thaïlandais qui diversifient leurs activités grâce à l’élevage de grillons transformés en protéines animales de substitution. Selon Pierre-Alain Lévêque, il est important de « remettre de l’humain et de l’environnement dans l’innovation et les low-tech ».
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