[COMMUNAUTE] Low-tech Lab Montreal

Article

Date de publication : 1 juin 2021
Auteurs : Max Pinsard
Localisation : Montréal, Canada

Depuis quelques années, des communautés émergent pour diffuser les low-tech à l’échelle des territoires. Aujourd’hui, nous prenons des nouvelles de la communauté québecoise : le Low-tech Lab Montréal.

Quel est votre territoire d’expérimentation ?

Nous agissons essentiellement sur le grand Montréal, même si certains de nos membres sont dans des régions limitrophes. Nous ne savons pas s’il y a des intéressés/motivés en dehors de ce périmètre (donc ni dans le reste de la province ni dans le reste du Canada), à l’exception de la ville de Québec (3h de route) où ils ont aussi monté un pôle d’une dizaine de membres.


Quelles ont été vos actions ? Quelles sont vos souhaits pour la suite, pour 2021 ?

Nous avons agi à plusieurs niveaux sur Montréal :

Construction et expérimentation d’objets low-tech

Poêle-dragon, jupette isolante pour casserole, parabole solaire … Malheureusement nous avons manqué de temps pour réellement tester tous ces essais, si bien que beaucoup – à part l’isolation casserole toujours utilisée - beaucoup de low-tech ont été produites « juste pour dire » et risquent de finir à la poubelle. C’est un enseignement pour tous les Low-tech Lab locaux je pense : s’assurer de construire des low-tech non seulement utiles mais utilisés(ables) !

Veille documentaire

Autour de la critique des technologies à travers notre page facebook notamment. Devenir une référence locale des technologies sobres.

Sensibilisation et éducation

Comme la low-tech n’est pas très développée ici, nous avons souhaité d’abord informer les gens sur le concept en proposant des présentations dans les universités d’ingénierie mais aussi à l’Upop par exemple. La présence à divers Repair Café nous a aussi permis d’engager de bonnes discussions.

Produire du contenu pour l’univers low-tech

Traduction d’articles du Low-tech Magazine, mise à jour de la page wikipédia, etc…
En écrivant notre manifeste nous avons pris le temps de poser notre définition du low-tech, avec 7+1 points essentiels.

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© Low-tech Lab Montréal

L’ambition serait de poursuivre sur cette lancée, en dialoguant de plus en plus avec les acteurs « officiels » de Montréal ou du Québec (universités, pôles industriels régionaux, municipalités etc.).


La fresque des low-tech #

L’année dernière, vous avez lancé la fresque des low-tech, pouvez-vous nous en dire plus ? En quoi cela consiste ? Combien de personnes ont suivi cette fresque ?

J’ai lancé l’initiative de la Fresque des Low-techs à titre personnel car je ne voulais aucunement forcer tous les membres de notre groupe à endosser le côté décroissant et antisystème marchand que porte la fresque : certains de nos membres n’ont pas ces convictions politiques et nous apprécions de rassembler plusieurs courants partisans en notre sein comme cela.
C’est un atelier qui se joue entre 4 et 8 personnes, où l’on reconstruit la critique du macro-système technique actuel et où l’on esquisse la définition d’une solution low-tech pour y répondre, tout ceci grâce à l’intelligence collective. Pour l’instant près de 100 personnes y ont joué, mais bientôt plus d’habitants de l’hexagone que du Québec y auront été sensibilisés, l’atelier s’exportant car il peut se jouer en ligne !


Pour rentrer dans le quotidien de l’association, quels sont vos outils pour échanger ? Pour co-construire ? Réunion ? Outils digitaux ? …

Nous utilisons beaucoup Framateam (Mattermost). Notre « vitrine » est clairement notre page Facebook. Nous ne sommes pas sur les autres plateformes pour ne pas nous disperser ni perdre du temps, conscients également de la nocivité de la plateforme de Zuckerberg. C’est pour nous un bon compromis pour toucher un maximum de gens tout en restant dans la simplicité d’implémentation.
Récemment nous avons ouvert une chaîne PeerTube (alternative à Youtube) pour héberger des rediffusions de conférences, et une page Medium pour partager des créations. Enfin on est présent localement sur Passerelles, une instance québécoise.
Par contre, nous sommes contre les réunions virtuelles, même pendant la COVID. Nous nous sommes toujours réunis « en réel », informellement dans des salles d’université ou chez un membre du groupe. D’ailleurs, depuis que nous n’avons plus l’usage de notre « fief », nous sommes orphelins d’une solution viable pour faire avancer les projets !


Qui sont les soutiens du Low-tech Montreal ? Les partenaires ? Associations partenaires ? Financeurs ? … bref, avec qui le Low-tech Lab Montreal collabore-t-il ? Sur quoi ?

La Décroissance Montréal, notamment lors des deux festivals, nous a permis d’exister. Nous avons également quelques relations avec des organismes communautaires, comme Solon ou le Bâtiment 7, surtout pour des projets de sensibilisation. Récemment j’ai discuté avec plusieurs acteurs connexes aux low-tech, que j’ai compilé dans un texte.

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Travail sur la parabole solaire en 2019 © Low-tech Lab Montréal

Pouvez-vous revenir sur la création du Low-tech Lab Montreal ? Quand ? Qui ? Où ?

Mi-2018, Félix Dupuis (maintenant retourné en France) avait organisé une mini-conférence sur le sujet à Polytechnique Montréal puis à l’école de technologie supérieure (ETS, école de génie), accompagné d’Abrielle Sirois (qui a fait un mémoire sur la sociologie du low-tech à HEC Montréal avec Yves-Marie Abraham, auteur sur la Décroissance). A partir de là, il a été rejoint par Carl Gagnon-Ouellette et d’autres.
J’ai personnellement découvert le mouvement en 2019 lors de la première édition du festival de la Décroissance à Montréal. Le groupe doit beaucoup au pôle de la Décroissance Montréal : leur RDV mensuel « Décroissants et des bières » était l’occasion de faire de la pub pour le Low-tech Lab Montréal ou du moins de jaser low-tech avec les gens présents.

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© Low-tech Lab Montréal

Aujourd’hui, combien de membres ? De membres actifs ?

Difficile de définir notre groupe. Souffre beaucoup du fait que les gens ne restent pas à Montréal, ni même au Québec sur le long terme. Ils sont quasiment tous français et le mal du pays les guette (être à jour avec l’immigration n’aide pas non plus) 😊
Ainsi tous les membres fondateurs sont repartis au moment où j’écris ceci et je m’apprête moi-même à repartir en France d’ici quelques mois !
Notre forum compte plus d’une vingtaine de membres et je dirais qu’au plus gros de l’activité, une dizaine de membres sont actifs. Mais le nombre ne nous a pas forcément empêché de faire des actions !

Max Pinsard


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