[NOMADE DES MERS] Afrique du Sud - L'extincteur low-tech
Date de publication : 22 Novembre 2016
Auteur : Caroline Pultz
Localisation : Afrique du Sud
Extincteur en Afrique du Sud #
Les incendies dans les bidonvilles sont un problème récurrent aux conséquences très souvent dévastatrices. En Afrique du Sud, une moyenne de 10 incendies de “shacks” (logements de fortune) par jour ont été recensés tous les ans, provoquant pour des milliers de familles la perte de leurs effets personnels et de leur logement, sans aucune possibilité de compensation. Les feux, souvent tardivement détectés, se propagent à grande vitesse dans ces logements faits de matériaux inflammables. Les manœuvres de prévention sont bien sûr à préférer aux moyens de réaction, mais les populations manquent souvent d’outils à leur disposition pour réagir rapidement en cas de problème.
En Afrique du Sud, un extincteur classique coûte environ 10€. Les feux se déclarant très souvent, cette somme peut devenir très importante pour une famille aux revenus modestes.
L’extincteur low-tech #
Ce modèle d’extincteur low-tech (ci-dessus) est principalement fabriqué à partir de matériaux de récupération, et les produits à acheter sont courants et disponibles pour moins d’un euro.
Cette technologie a été développée par deux étudiantes sud-africaines de l’Université de Cape Town. Le design est inspiré des travaux de Kahn and Firfirey (2011). Elle a été testée et approuvée en présence des pompiers de la ville, et est efficace contre des feux de type A (combustibles ordinaires comme le bois ou le papier) et B (liquides inflammables comme le pétrole, la paraffine ou le GPL), types de feux les plus récurrents dans les bidonvilles. Son implantation sur site n’a malheureusement pas été développée par manque de temps et de ressources, et la technologie n’a pas encore été reprise par d’autres groupes d’études ou organisations, mais le tutoriel a été transmis par l’équipe de Nomade des Mers a différentes personnes qui ont noté son utilité. Son implantation dans les bidonvilles demande un travail conséquent mais ne présente pas de défi majeur, principalement du fait qu’elle n’entre pas en conflit avec les habitudes des foyers. Les gens pouvant être réticents à fabriquer systématiquement cette low-tech à chaque fois qu’un feu est éteint (cas très récurant), des modèles sont à imaginer et à développer pour la fabriquer et la répandre facilement.