[NOMADE DES MERS] Le Brésil - Rien ne se perd, tout se transforme !
Date de publication : 20 juillet 2016
Auteurs : Corentin de Chatelperron, Pierre-Alain Lévêque
Localisation : Brésil
Le SERTA, Servicio de Technologie Alternativa #
Préparez les Caïpirinha, après 22 jours de mer les nomades sont sur le point d’arriver à Recife !
Au programme : rencontre avec le SERTA, un centre de formation sur l’agro-écologie équipé de low-tech en tout genre.
Fatigués mais entiers, ils l’ont fait !
La traversée de l’atlantique est maintenant derrière et devant se trouve une escale à Recife pleine de surprises.
Tout juste le temps de se remettre de leurs émotions, ils ont été très chaleureusement accueillis par le Cabanga Iate Clube (une des marinas de Récife) et les équipes du SERTA (Servicio de Technologie Alternativa) qui les ont vite emmenées visiter leurs locaux à Ibimirim (5h de route de Récife vers l’Est, dans la campagne aride du Sertao) et à Gloria Do Goita. Deux paradis des low-tech et bien plus que ça …
L’agro-écologie et la permaculture #
Le SERTA est un centre de formation à l’agro-écologie et à la permaculture. Grâce à des subventions, les étudiants peuvent suivre gratuitement un an de cours pour se former à ses techniques et mûrir un projet.
La permaculture est une méthode de conception d’écosystèmes pour les habitats humains ou les exploitations agricoles en s’inspirant de la nature et de ses équilibres. Ainsi il n’y a pas une technique en particulier mais il s’agit plutôt d’un mode d’action qui s’adapte à chaque territoire et ses contraintes.
Premier contact avec un biodigesteur #
Un autre grand principe de la permaculture est la notion d’écosystème, de cycle naturel où tout à un rôle, rien ne se perd. Les déchets organiques sont par exemples des ressources précieuses pour faire du compost (grâce à un lombricompost) ou du biogaz. Les excréments de cochons ou vaches sont en effet récupérés pour être mis à fermenter afin d’en extraire le méthane qui est ensuite utilisé comme combustible pour cuisiner. Le surplus sert ensuite d’engrais pour les plantes.
Après Recife, direction Rio de Janeiro #
Message du bateau sur la route de Rio :
Un nouveau départ en mer pour nous. Nous retrouvons le plaisir du large avec une nouvelle équipe : Rafaele, Pedro, Thiago (3 eleves du SERTA) nous accompagnent puis Clément, Corentin et moi (Elina) qui composons la nouvelle équipe du Nomade des Mers pour cette navigation.
Nos invités ne sont pas venus les mains vides ! Un four solaire, un déshydrateur et beaucoup beaucoup de nouvelles plantes vont voir le jour a bord. En espérant qu’une navigation agréable pourra nous le permettre …
Abraços, les nomades.
Tudo Bom ! Nomade des Mers et son équipage sont bien arrivés à Río. Plus précisément à Niteroi, de l’autre côté de la baie. Ils sont gentiment accueillis par Projeto Grael, une école de formation à la voile et aux métiers de la mer pour les jeunes. La famille Grael est une référence dans la voile au Brésil car les deux fondateurs de l’école sont des anciens champions olympiques et la famille a encore brillée cette année !
Lundi Elina a eu le plaisir de faire la connaissance de Vivian Feres José, gérante de l’Espaço Maitá ; un espace qui accueille des groupes scolaires et qui propose aussi des cours adultes de bio-construction.
Vous saviez que la bio-construction c’est avant tout de l’architecture bien pensée et aussi le résultat entre les savoir-faire d’hier et les techniques d’aujourd’hui. Comme certaines low-tech, vous ne trouvez pas ?
C’est le constat qu’a pu faire Elina en rencontrant Michel Habib architecte de TIBÁ Tecnologia Intuitiva e Bio-Arquitetura (Technologie intuitives et bio-construction).
Sao Paulo réservait d’autres surpris à Elina. Edison a décidé de se mettre aux low-tech lors d’une période difficile de sa vie. Aujourd’hui il économise eau et énergie grâce à ces systèmes tandis que sa femme maîtrise les plantes alimentaires peu conventionnelles (PANC). Il dédie son temps à enseigner ses trucs et astuces, autant techniques qu’artistiques et partage, dans la même philosophie que le Low-tech Lab, l’ensemble de ses protocoles de fabrication en open source sur son blog SempreSustentável. Un moment riche en apprentissage !
L’élevage de vers de farine #
Les vers de farine sont très riches en protéines, il peuvent facilement remplacer la consommation de lardons ou de jambon au quotidien. De plus, ils présentent l’avantage d’être très simples à élever, ne demandant ni trop de place, ni trop d’entretien.
Au vue de la croissance mondiale actuelle, la culture d’insectes est de plus en plus vue comme une alternative à la viande d’élevage pour fournir le monde en protéines. Elever nos amis à 6 pattes présente de nombreux avantages : gain d’espace, quantité d’eau consommée limitée, quantité de biomasse consommée moindre, émission de gaz à effet de serre faible.
La machine “magique” qui transforme le plastique #
Les bouteilles ont un impact non négligeable sur l’environnement. 89 milliards de bouteilles d’eau en plastique sont vendues chaque année dans le monde. Les Etats-Unis sont les plus gros consommateurs d’eau en bouteille. Les Français sont de grands exportateurs d’eau en bouteille. L’Inde et la Chine, ont triplé et doublé leur consommation entre 2000 et 2005.
Dans de nombreux pays du monde, des filières de collecte et de recyclage de ces bouteilles ont été mises en place. La société Valorplast organise par exemple en France la collecte et la valorisation de ces bouteilles, qui se voient octroyer une deuxième vie en tant qu’oreillers, couettes, coussins, stylos … Malheureusement, un grand nombre d’entre elles, en particulier dans des pays ne disposant pas de filières de collecte et de recyclage, sont encore en circulation et s’amoncellent dans les décharges à ciel ouvert ou finissent dans les océans. Même en France, où les filières existent, moins de 20% des matières plastiques sont recyclées.
L’équipage de Nomade des Mers a découvert au Brésil à quel point la problématique du recyclage du plastique est importante. PET, PVC, PEHD … Les types de plastique sont nombreux, presque tous réutilisables ou recyclables, mais trop peu le sont.
Une réutilisation possible des bouteilles d’eau en PET est la transformation en fil. Grâce à un outil très simple à fabriquer et à bas coût, il est possible de transformer une bouteille PET en fil plastique utilisable pour toutes sortes de choses, notamment pour faire des liaisons très solides. Chaises, béquilles, chariots, tables, outils… Ce fil plastique est une ressource très utile et actuellement quasi inépuisable.