[NOMADE DES MERS] Guatemala - Les bicimaquinas de Maya Pedal
Date de publication : 18 janvier 2021
Auteurs : Guénolé Conrad, Caroline Pultz
Localisation : Guatemala
Cette nouvelle escale Guatémaltèque nous mène dans la petite ville de San Andres Itzapa. D’apparence peu remarquable, l’endroit attire pourtant des voyageurs et des volontaires du monde entier depuis plus de 20 ans. Sa renommée, le village la doit à l’ingéniosité de ses habitants et en particulier au projet Maya Pedal où l’on construit des “bicimaquinas”.
Vive les bicimaquinas ! #
Les mayas Cakchiquel, l’ethnie majoritaire de la région, vivent principalement de la terre et, comme de nombreuses communautés autochtones du pays, avec très peu de ressources.
Mario Juarez, un des fondateurs du projet Maya Pedal :
“C’est face à une problématique très concrète qu’a germé notre idée: le prix du maïs moulu que notre communauté achetait à des agro-industriels est devenu inaccessible. Mais égrainer et moudre le grain à la main représentait une activité longue et fastidieuse. Alors un jour nous est venue l’idée d’utiliser nos vieux vélos pour tenter de faire fonctionner un moulin. Comme vous l’imaginez, le premier prototype était très branlant… Mais il nous a fait voir le potentiel énormes de ces machines à pédale ! D’améliorations en d’améliorations, nous avons perfectionné notre moulin à grain et une multitude d’autres machines ont suivi. Elles fonctionnaient si bien que tout le monde en voulait ! Nous les avons baptisé “Bicimaquinas”
Un système, des dizaines d’application #
Aujourd’hui, Mario et son équipe ont conçu des bicimaquinas aussi diverses que des pompes à eau, des mixeurs, des machines à laver, des scies ou des dépulpeuses à café. Ces machines, ils en ont construit plus de 3000 et les développent sur mesure avec une équipe locale et les nombreux volontaires internationaux qui viennent se former dans leur centre. Les donations de vieux vélos affluent et c’est finalement toute la ville qui en profite.
facilement réparables et économiques #
Selon Mario, les avantages des bicimaquinas sont multiples:
“Ces machines sont tout d’abord économiques, dans le sens où elles sont peu onéreuses à la construction et permettent aux utilisateurs d’éviter des dépenses en carburant par exemple. Elles sont aussi très simplement réparables, sans l’aide d’un technicien spécialisé et cela avec des pièces de vélos disponibles partout. Elles sont utilisables dans n’importe quel endroit, sans nécessité d’être connectées à un réseau électrique. Et elle favorise le maintien en forme par la pratique d’une activité physique.
Nous constatons avec plaisir que la jeune génération et notamment les femmes se sont appropriés le projet. Nous rencontrons Melody et Marisol, toutes deux très impliquées dans le projet. Depuis ses 14 ans, Melody s’est formée à la métallurgie, à la soudure et participe à la construction de bicimaquinas:
“Je souhaite montrer que ces activités réputées masculines sont aussi à la portée des femmes!”
Marisol, elle, a rejoint Maya Pedal depuis peu. Elle souhaite également devenir actrice du changement :
“je suis convaincue que les bicimaquinas peuvent être créatrices d’opportunités économiques pour nos communautés et tout cela dans le respect de l’environnement !”
Leur énergie, leur maturité et leur engagement nous laissent déjà entrevoir les traits des futures leadeuses pour leur communauté !
Quelques ressources pour aller plus loin :