La ville (s)low-tech
Date de parution : 15.10.2019
Média / Organisation : Revue Urbanité
Langue : Français
Gratuit
À lire certains, la cause est entendue : « l’avenir sera low tech »1. Et le monde matériel qui s’annonce sera guidé par les nouvelles « tables de la low » : une low tech utile, intrinsèquement durable et accessible au plus grand nombre (Low Tech Lab, 2019). Derrière cet engouement pour le low tech, qui se diffuse dans plusieurs pays des Nords et que promeuvent certaines institutions pour les pays émergents (La Fabrique Écologique, 2018), se joue bien plus qu’un effet de mode ou une forme de résistance à un monde de la haute technologie accaparé par quelques grands groupes multinationaux. Cet entrain pour les technologies à faible intensité énergétique et matérielle témoigne à sa manière de changements plus profonds, renforcés par les accélérations des mutations climatiques en cours (Steffen, 2015). Ces changements participent en fait d’une redéfinition des rapports de l’être humain non seulement à la technique, mais à la matière, et donc d’une nouvelle écologie, souvent encore embryonnaire. Ce que certains appellent déjà « l’âge des low tech » (Bihouix, 2014), dans une forme de prophétie qui se veut autoréalisatrice, ouvre un champ et un questionnement plus que des certitudes, concernant tout à la fois le rapport des êtres humains à leurs ressources (finies), à leurs technologies (toujours plus consommatrices de matière et d’énergie) et à leurs rythmes de vie (toujours plus rapides).
En lançant ce numéro sur la ville (s)low tech, la revue Urbanités veut interroger ces rapports bousculés et, à travers eux, l’idée d’une nouvelle modernité urbaine écologique.
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