[HABITAT LOW-TECH] Publication du rapport d'expérimentation
On associe – à tort – les low-tech à un retour « à la bougie ». Or ces technologies utiles, accessibles et durables sont parfaitement adaptées au mode de vie occidental. C’est ce que deux ingénieurs du Low-tech Lab se sont attelés à démontrer depuis un an en expérimentant la vie dans une maison intégrant 12 low-tech. Ils dévoilent aujourd’hui le rapport de cette année d’expérimentation où ils ont mesuré l’impact écologique, économique et ergonomique des low-tech dans l’habitat.
Les low-tech sont des technologies utiles, accessibles et durables qui répondent à des besoins de base comme l’accès à l’eau, à l’énergie… Depuis 2013, le Low-tech Lab recense et documente ces technologies pour les diffuser au plus grand nombre. En 2018, le Low-tech Tour France a permis de rassembler les low-tech adaptées au mode de vie occidental. Début 2019, Pierre-Alain Lévêque et Clément Chabot ont construit un micro-habitat – « tiny house », qu’ils ont équipé de 12 low-tech pour répondre à leurs besoins primaires. Afin de tester et évaluer la pertinence de chacune des low-tech, ils y vivent depuis un an. Aujourd’hui, c’est l’heure du bilan !
Comment vit-on dans une maison low-tech ?
Pour chaque low-tech, Clément et Pierre-Alain ont mené une étude de l’impact carbone grâce à l’Analyse du Cyle de Vie (ACV). Cet outil permet d’évaluer l’impact carbone d’un produit (calculé en CO2eq), et donc ses conséquences sur le réchauffement climatique, en considérant sa production, son utilisation et sa fin de vie.
Mais pour intégrer le quotidien d’une société, une technologie doit être pratique et être financièrement abordable. C’est pourquoi le rapport associe une analyse ergonomique et financière à l’utilisation de ces low-tech. Cela demande-t-il beaucoup d’effort par rapport aux technologies utilisées actuellement ? Au bout de combien d’années se fait le retour sur investissement ?
« Oui, Les low-tech ont un sens, elles répondent à cette promesse qu’une vie à moindre coût et dans un plus grand respect du monde est possible. » Clément Chabot, Low-tech Lab
Ecologique et économique avec peu de contraintes !
« Je sais qu’il faut protéger l’environnement, mais ça coûte cher d’être écolo ! » N’avez-vous jamais entendu cela ? Les low-tech testées coupent court à ce discours : l’étude montre que les low-tech sont pertinentes à la fois d’un point de vue économique et écologique. Pour ce qui est du confort, les deux cobayes s’accordent à dire que vivre dans cette maison leur a demandé un peu d’adaptation, mais qu’ils n’ont pas perdu en confort.
« Je ne me rendais pas compte du potentiel caché de ces systèmes et cette démarche : l’Homme, l’Objet, qui possède qui ? » Pierre-Alain Lévêque, Low-tech Lab
Et demain ?
Clément et Pierre-Alain se sont également attelés à la question de l’intégration des low-tech chez les particuliers, en maison individuelle ou en appartement, et dans les habitats collectifs. Bonne nouvelle : 100 % des low-tech testées sont transposables dans l’habitat collectif et 90 % sont intégrables dans un projet de rénovation.
La « Tiny House », qui a servi à l’expérimentation, va de son côté prendre la route à l’été 2020 pour présenter dans plusieurs villes de France les possibilités de l’habitat low-tech.