[NOMADE DES MERS] Sénégal - Eolienne et bio-charbon
Date de publication : 11 avril 2016
Auteur·trice·s : Corentin De Chatelperron, Guénolé Conrad, Pierre-Alain Lévêque
Localisation : Dakar - Toubacouta - Sénégal
Situation sénégalaise #
Après le passage au Maroc, nous arrivons à Dakar le 10 avril 2016. Au Sénégal, la déforestation et le manque d’accès à l’électricité sont les principaux fléaux du pays. En 2016, un peu plus de la moitié des foyers en zone urbaine ont accès à l’électricité, et seulement 30% en zone rurale et la quasi-totalité de cette production provient des énergies fossiles. De plus, une autre source gourmande en énergie est la cuisson des aliments au charbon de bois, source de déforestation. Durant les cinquante dernières années, 40% de la forêt sénégalaise, soit 1,2 millions d’hectares a disparu.
Eolienne Piggott et éolienne 20 W #
Alors il a fallu trouver des solutions pour répondre à ces besoins en énergie. Et cela tombe bien, car la population sous contraintes déborde d’idées et de systèmes ingénieux. Ainsi, nous avons rencontré Abdoulaye, un réparateur de télévisions malien, qui nous emmène à Colobane, le quartier du recyclage. Notre objectif est de trouver des éléments de récup pour construire deux éoliennes. Une éolienne 20W qui peut recharger un téléphone, et une éolienne Piggott de 200W qui répond à de plus gros besoins comme un réseau d’éclairage LED ou l’alimentation d’ordinateurs portables.
A Dakar se trouve le Festival AFROPIXEL#5. En marge, la 12ème Biennale Dak-Art Afropixel a pour objectif d’imaginer la ville Africaine de demain. C’est dans le cadre de ce Festival que nous organisons l’atelier de construction d’éoliennes DIY avec le fablab Defkoakniep Lab.
Les villes africaines se développent à grande vitesse. L’Afrique ne pourra relever efficacement aucun des défis que contient cette urbanisation de grande ampleur sans l’adhésion de tous, avec une appropriation des actions à mener, et une utilisation des spécificités locales, sans cesse renouvelées. Les défis démographiques et urbains qui attendent l’Afrique - et donc le monde - demandent par conséquent plus que jamais vigilance et inventivité.
Depuis la précédente édition d’Afropixel Jardins de Résistance, en mai 2014, L’École des Communs de Kër Thiossane, au cœur de la capitale dakaroise, cherche à travers l’art et les technologies dites “ouvertes” à développer ou à consolider des actions de solidarité, des actions de voisinage et de citoyenneté. Elle cherche la possibilité d’élaborer des “solutions” aux problèmes urbains et sociaux, sur la base de rencontres et de projets divers, de défendre la conscience d’un intérêt commun.
Le bio charbon ou le charbon vert #
Après Dakar, nous nous sommes rendus à Toubacouta, dans le sud du Sénégal. C’est un petit village connu pour sa végétation luxuriante … Néanmoins, le besoin des humains en bois pour cuisiner est l’une des raisons principales de la déforestation. Chaque année dans le monde, la surface déforestée équivaut à celle de la Belgique. Alors sur le Nomade des Mers, nous avons cherché une alternative au bois, c’est là que nous avons entendu parler du bio-charbon ou charbon vert, produit à partir de déchets agricoles, avec de la paille de riz par exemple. Une solution qui nous a paru simple, accessible et efficace. Cette technique se développe sur tous les continents, et notamment ici, à Toubacouta où l’association Nébéday l’utilise depuis plusieurs années pour combattre la déforestation. Jean Goepp, son fondateur, nous invite à découvrir cette low-tech.