[NOMADE DES MERS] Surftrip low-tech (1/3): une planche de surf en champignon !
Date de publication : 22 octobre
Auteur : Corentin de Chatelperron
Localisation : à bord de Nomade des Mers - Huatulco, Mexique
Après des mois de ralentissement, la région du Sud du Mexique dans laquelle nous nous trouvons commence à s’ouvrir. Nous pouvons à nouveau voyager en bus et vadrouiller à la rencontre d’acteurs locaux.
Nous avons profité de cette période pour peaufiner notre mode de vie low-tech et réaménager le voilier. Il est maintenant fin prêt à poursuivre l’aventure, qui redémarre sur les chapeaux de roue !
Le surfeur-aventurier Damien Castera nous a rejoint ainsi que notre cher équipier Guénolé Conrad. L’objectif de leur venue : organiser un surf trip low-tech !
Aujourd’hui je vous raconte la première étape de ce défi : faire une planche de surf low-tech.
Quelle planche de surf serait la plus écolo ? Une planche en bois local ? Une planche en carton stratifié ? Une planche en biocomposites ? C’est lors d’une escale à Puerto Escondido que l’idée nous est venue. Ce spot de surf reconnu mondialement pour ses vagues parfaites arrivant tout droit du Pacifique est un véritable cimetière de planches de surf. Chaque jour l’écume puissante fait passer de malheureux surfeurs à la machine à laver et broie leurs bolides. Or la plupart de ces planches ne sont pas réparées alors qu’elles sont fabriquées dans des matériaux destinés à durer des centaines d’années : la fibre de verre, qui demande beaucoup d’énergie à la production, et la résine, issue du pétrole. Une fois cassées, les plus chanceuses sont alors utilisées en déco, mais la plupart finissent dans les décharges. Alors quoi de plus écolo que de sauver l’une d’elles de son destin tragique ?
Nous avons rencontré Och, réparateur de planches dans un sous sol sombre de Puerto Escondido. Son atelier est plein de planches abandonnées par leurs propriétaires. Il nous a sorti l’une d’elles, signée de la marque de Kelly Slater, un des meilleurs surfeurs du monde. La pauvre était cassée au milieu, la mousse éclatée, la fibre de verre déchirée. La victime idéale.
L’autopsie par Caroline a révélé que nous pourrions la réparer avec du mycélium de champignon. Il y a un mois Caroline a déniché Yoan, un français passionné de champignons qui vit au Mexique. Il nous a offert une souche de Reishi, un champignon médicinal dont le mycélium (la partie souterraine du champignon) forme une mousse résistante et légère. Caroline l’a incubé à bord pour former une plaque qu’elle a ensuite déshydratée au soleil. Le résultat était superbe :une sorte de polystyrène naturel. Avec Och le shaper, nous avons nettoyé les parties abimées du surf et inséré la plaque de champignon. Och a ensuite enduit une couche de fibre de verre pour recouvrir la partie restaurée. Un coup de peinture, suivi de la fabrication d’un aileron taillé dans un vieux morceau de contreplaqué, récupération de 2 leashes (cordelette qui permet d’attacher le surf à la cheville du surfeur) cassés pour en faire un neuf et l’oeuvre de Kelly Slater reprenait vie, prête à affronter les vagues de la côte mexicaine !
Nous nous sommes alors attaqués au dossier suivant : l’avitaillement (les provisions) pour un surf trip low-tech ! Préparez vos carnets de cuisine low-tech, de délicieuses informations arrivent prochainement !
Nous profitons de ce départ pour lancer un grand merci à nos partenaires grâce à qui nous démarrons cette nouvelle phase pleins d’énergie, ainsi qu’à tous les contributeurs du crowdfunding !