[TRIBUNE] Habiter en milieu urbain et low-tech, quelles possibilités ?

Tribune
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Date de publication : 29 août 2022
Autrice : Andréane Valot

Le Low-tech Lab donne régulièrement la parole à des experts. Aujourd’hui, Andréane Valot, designer et diplômée de l’ENSCI - Les Ateliers en 2021, partage son bilan de 8 mois d’expérimentation d’une démarche low-tech à l’échelle de la vie en milieu urbain, en l’occurence appliquée à son studio parisien. En tant qu’indépendante, elle met son énergie et ses compétences au service de l’intérêt général et de la transition écologique, à mi-chemin entre l’innovation sociale et les low tech.

Expérimentations low tech en appartement #

1. INTRODUCTION #

À l’heure où le manque d’ambition des politiques gouvernementales en matière de sobriété persiste, la démarche low-tech tend à se démocratiser auprès des citoyen·ne·s et des organisations soucieux·ses de réduire leurs impacts et leurs consommations. À l’échelle des individus, une des marges d’action les plus directes et abordables concerne généralement la question de l’habitat, et plus précisément des consommations énergétiques, hydriques et matérielles qu’en fait l’habitant·e. Mais là où il est plutôt aisé de se réapproprier les outils et les techniques de son quotidien lorsque l’on jouit d’une autonomie de transformation de son habitat, autrement dit, lorsque l’on est propriétaire et/ou que l’on vit dans un espace suffisamment indépendant pour opérer des transformations arbitraires, l’habitat urbain collectif suppose, lui, un tout autre mode d’habitation, souvent très normé, contraint et dense qui le rend plus difficilement adaptable.

Ce constat m’est apparu lorsque j’ai quitté la maison familiale pour me rapprocher de mon lieu d’étude. Comme 75% des habitants parisiens, je me suis retrouvée immergée dans ce mode d’habitation très particulier et pourtant si commun qu’est la location d’appartement en copropriété. Or face à l’immensité de la question de l’adaptation aux bouleversements climatiques et sociaux, l’habitat en copropriété est à la fois le sujet et le reflet de plusieurs problématiques majeures, à l’échelle locale comme à l’échelle globale.


2. LE CAS PARTICULIER DE L’HABITAT EN COPROPRIÉTÉ #

Dans un premier temps, ce contexte d’habitation est particulièrement intéressant car il s’érige sur plusieurs fondements paradoxaux qui en font le reflet, à une échelle réduite, de nos organisations contemporaines et des blocages systémiques qui en découlent. Ainsi, on pourrait comparer un immeuble en copropriété à une microsociété. C’est, d’une part, un lieu complexe, qui articule des espaces privés et des éléments communs. Mais c’est aussi une communauté humaine, aléatoire, mixte et diversifiée, où se mêlent locataires et propriétaires, usagers et gestionnaires. Enfin, c’est une organisation, régie par des modes de gouvernances en silo et décentralisés, dans une grande majorité des cas.

Pour autant, la copropriété, en tant qu’habitation collective répartie au sein d’un même ensemble de logements, constitue actuellement le modèle le plus adapté à la densité de la ville telle qu’on la connaît, voire peut être même le plus “écologique” dans ce contexte particulier puisque le plus optimisé et rationalisé du point de vue des consommations inhérentes aux logements. Mais paradoxalement, les modes de gestion qui en sont fait aujourd’hui, dans la plupart des cas, en font un modèle extrêmement complexe à faire évoluer, précisément à l’heure où l’urgence climatique et la justice sociale nous pressent à modifier nos comportements en tant que société mais aussi en tant qu’individus.

Dans son modèle de gestion classique, la copropriété regroupe l’ensemble des copropriétaires en une assemblée de décideurs·euses, elle-même régie par un conseil syndical constitué de quelques copropriétaires élu·es, le tout épaulé par un syndic, organisme tiers, en général à qui les copropriétaires délèguent l’embauche des artisans, gardien·nes, agents d’entretiens et autres corps de métiers susceptibles d’intervenir au sein de l’immeuble. Plus concrètement, ce partage de la propriété implique nécessairement des prises de décision par consensus pour entreprendre toute action d’entretien ou de modification sur le bâti et les infrastructures communes, et donc un certain investissement financier, partagé au prorata des surfaces possédées par chaque propriétaire.

Or, pour 42% des propriétaires en France, la possession d’un appartement est un investissement financier rentable bien plus qu’un moyen de se loger. De ce fait, dans le cas extrême mais de plus en plus courant d’un immeuble géré par une grande majorité, si ce n’est une totalité, de copropriétaires bailleurs, et donc habité majoritairement voir exclusivement par des locataires, la question des usages et des besoins des habitants est reléguée au second plan, derrière l’intérêt financier de ceux qui possèdent. Dans une copropriété, toute modification d’aménagement, toute action d’entretien, toute organisation de gestion dépend du syndicat de copropriété, autrement dit de l’assemblée des copropriétaires. Les locataires, eux, n’ont pas leur mot à dire sur la gestion qui en est faite. Juridiquement, ils n’ont même pas le droit d’initier une quelconque modification dans leur logement sans l’accord des propriétaires. C’est donc, notamment, cette dichotomie opérée entre la gestion et l’usage, entre le possédé et l’habité, qui rend le modèle de la copropriété potentiellement verrouillé.

Prenons maintenant l’exemple d’une copropriété dont les propriétaires, bailleurs pour la quasi-totalité, auraient pris la décision collective d’engager du temps, de l’argent et de la matière pour rendre leur immeuble plus sobre énergétiquement sur la question du chauffage grâce à l’installation de panneaux solaires thermiques pour chauffer l’eau des circuits. Ici, puisque les décisionnaires et les usagers ne se sont pas concertés et accordés sur l’intérêt d’une telle installation, les locataires pourront par exemple avoir tendance à augmenter le thermostat de leurs radiateurs plutôt qu’à s’habiller suffisamment chaudement pour être à l’aise chez eux. À l’image des polémiques autour des SUV électriques, penser une innovation technique pour limiter une consommation sans accompagner les changements comportementaux associés ne fera jamais que décomplexer l’usage et donc perpétuer, si ce n’est augmenter, les dérives du mythe de la consommation illimitée.

D’autre part, dans le cas d’une communauté d’habitants, en majorité locataires, qui souhaite limiter sa consommation énergétique liée au chauffage, celle-ci restera nécessairement contrainte par les infrastructures collectives, et donc par le bon vouloir de l’ensemble des propriétaires à les adapter. Or dans le mode de gestion le plus banal d’une copropriété, les locataires, leur avis et leurs vécus, ne sont aucunement sollicités au cours des prises de décisions. Les projets de rénovation ou de réaménagement des bâtiments dans ce type de copropriété s’appuient alors en général sur des diagnostics techniques et financiers qui ne prennent aucunement en compte les usages réels.

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Andréane Valot a experimenté la démarche low-tech à l'échelle de son studio, situé à Paris.

Quid des low-tech pour l’habitat urbain ?

Observons maintenant un second paradoxe, cette fois plus macroscopique. En plus des raisons précédemment évoquées, l’habitat urbain est compliqué à faire évoluer dans ses usages et ses infrastructures également du fait des normes imposées par les agglomérations et/ou des règles d’usage inscrites dans les règlements de copropriété qui ne vont pas dans le sens d’une quête de sobriété. Il est par ailleurs actuellement peu envisageable, voire peu souhaitable d’un point de vue sanitaire du fait de la concentration démographique de la ville, d’inclure dans un habitat urbain aussi dense que Paris un certain nombre de solutions low-tech bien connues et ayant pourtant fait leurs preuves dans des contextes ruraux ou, du moins, peu habités et plus autonomes.

Pour ne citer que quelques exemples parmi les plus consensuels dans la communauté low-tech, un système de compost collectif intégré à l’immeuble serait trop peu efficace pour transformer les quantités de matières organiques (déchets alimentaires et/ou fumain) générées par l’ensemble des habitants au-dessus d’un certain nombre. L’eau de pluie est actuellement interdite à l’usage domestique dans plusieurs grandes villes, dont Paris, rendant les systèmes de réservoirs illégaux autrement que pour arroser les plantes. Les règlements de copropriété interdisent bien souvent l’installation d’un garde-manger sur le rebord des fenêtres par peur de voir les rongeurs coloniser les lieux. L’installation de systèmes utilisant l’énergie solaire pour chauffer ou produire de l’électricité est également souvent prohibée, soit par la mauvaise exposition du bâtiment ou son enclavement parmi des immeubles plus hauts, soit par le Plan Local d’Urbanisme et/ou les Architectes des Bâtiments de France qui imposeront de conserver l’harmonie esthétique d’un bâti inscrit dans un contexte remarquable.

Finalement, puisque les questions de la propriété et de la collectivité semblent conditionner la marge d’adaptation de l’usager, posons-nous cette question toute simple, mais pourtant si complexe : Comment l’habitant·e peut-iel se réapproprier son habitat, quand celui-ci ne lui appartient pas ? … ou en tous cas pas totalement.

Récit d’un an d’expérimentations

L’article qui suit est le récit commenté d’une expérimentation citoyenne menée à l’échelle du logement et de l’immeuble où je vis. Il vise à questionner l’a priori faible marge d’action du locataire en copropriété, et plus globalement du citoyen en société.

Près d’un an après les débuts de ce projet de transition personnelle et collective, ces quelques paragraphes constituent le bilan de ce qu’il en reste, de ses évolutions et des enseignements que nous pouvons aujourd’hui en tirer.

Toutefois, avant de développer quelques-unes des propositions expérimentées, il me semble primordial de souligner que tous les exemples qui seront mentionnés ici ont été conçus pour s’adapter au contexte précis de ce projet, de cet immeuble, situé à cet endroit, ancré dans ce territoire, avec cette histoire particulière et ses paramètres matériels et humains spécifiques. Si l’on réitérait la démarche au sein d’autres immeubles, les réponses apportées seraient certainement tout autres. Le récit que j’en ferai ici a donc vocation à illustrer une démarche globale, à être un support d’inspiration bien plus qu’un répertoire de solutions à reproduire telles quelles.

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Andréane Valot conçoit la démarche low-tech comme un ensemble de facteurs pouvant améliorer le quotidien d'un particulier et de voisins locataires ou propriétaires.

3.INSTAURER DES DYNAMIQUES DE RÉAPPROPRIATION COLLECTIVE #

Là où l’inertie du modèle de la copropriété a décorrélé « utiliser » et « gérer », « habiter » et « prendre part », « s’inscrire » dans une communauté, dans un lieu, dans un environnement humain et non humain, et « prendre soin » d’un espace-temps pluriel, vivant et matériel, il nous revient, à nous habitant·e·s, de nous réapproprier les conditions de nos façons d’habiter pour évoluer vers plus de résilience et d’adaptabilité en réponse aux défis de notre siècle. En cela, la dimension collective de l’habitat en copropriété m’apparaît comme une des plus importantes à soulever.

Impliquer les usagers, faciliter la pensée collective, aménager l’intérêt commun

Puisque toute réponse adaptée dépend du contexte dans lequel elle s’inscrit, la première pierre pour enclencher un tel projet nécessite de s’intéresser plus précisément à ses éléments contextuels : l’histoire du lieu, sa matérialité, les réseaux qui le traversent et les usages qui en sont faits, le territoire et l’environnement dans lequel il s’inscrit, son orientation par rapport aux éléments naturels, le profil et la situation de ses habitants, leur vécu dans l’immeuble, etc. Ils nous permettront par la suite d’apporter des réponses plus pertinentes aux besoins soulevés.

Suite à ces observations un premier constat se dessine : dans notre copropriété, comme dans bien d’autres, les parties communes sont réduites à des artères de passage désincarnées. Il n’y a pas d’espace prévu pour faire communauté, pas de partie commune propice à la rencontre et à la discussion.

Un des premiers enseignements de cette expérimentation est la prise de conscience que refaire communauté nécessite avant tout de trouver des lieux adaptés à la rencontre, et de prévoir des moments communs pour construire un espace d’échange et de coopération. Un parc public, un bar, une arrière-cour, un hall d’entrée aménagé temporairement ou un appartement hôte peuvent ainsi accueillir cet espace-temps collectif si important à la cohésion d’un groupe.

Questionnaires, flyers d’information, enquête sous forme de porte-à-porte, atelier de concertations ou encore fête des voisins et apéros-discussions sont autant de moyens qui nous ont permis d’établir un premier contact et de définir les besoins et envies communes des habitant·e·s au sujet de leur habitat.

Communément, nous avons donc tenté d’agir, à notre échelle, sur les problématiques d’intérêt commun qui en ont émergé :

  1. Communiquer et créer du lien entre voisin·e·s,
  2. Mutualiser/donner/prêter des équipements,
  3. Mieux gérer les déchets,
  4. Végétaliser et aménager des espaces communs,
  5. Rénover et adapter les espaces de la copropriété

Après avoir défini ces premières lignes directrices, nous avons fondé un collectif d’habitant·e·s prêt à investir un peu de temps et de matière grise pour réfléchir et agir ensemble, à notre échelle, à des solutions intermédiaires. En attendant d’être discutées en AG avec les copropriétaires, ces solutions permettent aux usagers des lieux une adaptation de leurs espaces de vie, de leurs équipements et de leurs comportements au quotidien, dès aujourd’hui et à peu de frais. Au-delà de ces premières pistes de réappropriations, l’idée est d’atteindre progressivement une gestion plus inclusive de l’immeuble, en faisant valoir la voix des habitant·e·s, locataires ou propriétaires occupants minoritaires, auprès de l’assemblée des copropriétaires.

Co-construire la convivialité

Le premier dispositif mis en place pour répondre aux besoins des habitants est une boucle de messagerie (whatsapp) que chacun peut rejoindre de façon autonome et volontaire via des affiches disposées dans le hall de l’immeuble. Ce groupe est dans un premier temps un espace virtuel de rencontre et de communication en interne. D’autre part, c’est aussi un réseau de prêt, de vente, d’échange, de don, de conseils et de services entre voisins pour favoriser une solidarité collective et une certaine circularité au sein de l’immeuble. Qui plus est, grâce à sa capacité à faciliter la création de lien et préserver une bonne entente au sein de l’immeuble, il permet, une fois la confiance installée entre les personnes intéressées, d’orchestrer une mutualisation solidaire des équipements domestiques volumineux et/ou coûteux. Là où le manque d’espace et de moyens peuvent engendrer précarité et mal être, la mutualisation d’équipement devient ici un levier pour optimiser l’utilisation des ressources et mieux répartir le confort de vie au sein de cet habitat collectif. Par exemple, mutualiser un frigo, une machine à laver, une box wifi, un aspirateur ou une perceuse sont autant de petites choses qui participent ici, à leur échelle, à associer résilience sociale, économique et environnementale.

Aussi simple et commun que ce groupe de discussion puisse paraître, il a en réalité été une étape clé dans ce projet puisqu’il a permis et permet encore aujourd’hui de créer un sentiment d’appartenance à une communauté, là où le contexte de la copropriété urbaine est rarement prédisposé à la convivialité. Première victoire envers la froideur légendaire des relations parisiennes, donc. Cependant, ce type de plateforme présente des limites, notamment d’inclusivité des personnes plus âgées ou ne disposant pas d’un smartphone. Il est donc à compléter par d’autres canaux de communication. Parmi ceux que nous avons pu expérimenter jusqu’à présent, le format du porte-à-porte, de la discussion de couloir et de la newsletter fonctionnent aussi bien en complément.

En parallèle, pour permettre une solidarité plus spontanée et incarnée, nous avons décidé d’installer une armoire à dons autogérée dans le hall de l’immeuble. Les habitants peuvent librement et anonymement y déposer ce qui ne leur sert plus (petits objets, vêtements, livres, cd, dvd, magazines, accessoires etc.), et y trouver des compléments d’information sur la gestion de leurs autres encombrants (objets volumineux, produits périssables etc.). Cette partie du projet est ici plus manifeste car liée à l’histoire de l’immeuble et à la cristallisation de la scission entre habitants et propriétaires bailleurs, entre usage et gestion. Dans l’immeuble, ce type d’initiative avait déjà partiellement émergé, mais avait chaque fois été réprimé par le conseil syndical qui rejetait le caractère désorganisé et brouillon qu’un tas d’objets en vrac dans le hall donnait à l’immeuble… Ce fût donc avant tout une action symbolique que l’on mena ici, à la fois pour asseoir une prise de position des habitant·e·s pour une réappropriation conviviale des lieux, mais aussi un compromis en gage de bonne entente envers les copropriétaires (l’armoire a été adaptée pour être visuellement discrète bien que quotidiennement active : ses formes et ses couleurs se fondent parfaitement dans le hall et les carreaux semi-opaques de sa porte dissimulent les objets à donner tout en évoquant subtilement leur présence).
À notre grande fierté, cette initiative a été très bien reçue par les habitants et les propriétaires, et l’armoire trône aujourd’hui et pour de nombreuses années encore dans le hall de l’immeuble.

Au-delà de ces premières améliorations de notre cadre de vie, très simples et efficaces, nous travaillons communément à porter des projets de plus grande envergure auprès des copropriétaires, comme par exemple l’idée d’aménager une laverie collective autogérée à la place des anciens sanitaires communs, actuellement condamnés, ou encore un dossier
d’argumentation pour faire valoir un projet de rénovation thermique des façades critiques du bâtiment.

La vie collective, un an après

Un an après le démarrage du projet, il demeure une bonne ambiance générale au sein de l’immeuble, des apéros entre voisins organisés fréquemment et des amitiés qui se créent, aidées par un climat de confiance et d’entraide. Bien sûr, tout le monde n’est pas dans cette même dynamique mais les nouveaux et nouvelles arrivant·es sont en général agréablement surpris·es de trouver à Paris un tel accueil et un tel confort de vie (humain). Les derniers mois ont certes été plus calmes, avec des projets laissés temporairement de côté par manque de disponibilités communes, mais une grande reconnaissance et un respect des solutions déjà mises en place restent palpables au quotidien.

À titre personnel, le projet dans son ensemble a provoqué une augmentation considérable de mon confort de vie. Connaître mes voisins et entretenir de bonnes relations avec eux m’a permis de disposer librement d’espaces annexes et d’équipements complémentaires prêtés par ces ami·e·s de l’immeuble. Plus fondamental encore, iels sont d’un réel soutien psychologique et technique en cas de besoin, ce qui m’apporte une grande sérénité au quotidien.

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L'expérimentation low-tech entreprise par Andréane Valot a nécessité un agencement de son studio, situé à Paris.

4.ADAPTER SON LOGEMENT - TRANSFORMER SES USAGES #

Au-delà d’orchestrer une forme de convivialité au sein de l’immeuble, de mutualiser ce qui peut l’être et de s’organiser communément pour faire valoir la voix des usagers en Assemblée Générale, il est nécessaire d’entreprendre une démarche de réappropriation à l’échelle des individus en parallèle. Pour fonder une société plus résiliente et plus sobre, il n’est plus à démontrer l’urgence de requestionner nos usages, nos consommations et leurs légitimités en fonction des besoins auxquels elles répondent. Et si dans un premier temps, il est important de chercher à réduire ce qui est peu utile, voire superflu, il nous faut également chercher d’autres manières de faire, d’autres techniques pour remplir les besoins que l’on estime utiles dans le contexte présent qui est le nôtre (les besoins variant en fonction des contextes personnels de chacun·e).

Analyser mon contexte, interroger mes usages

Commençons donc par analyser le contexte plus précis d’un appartement individuel : le mien, au titre de cobaye.

Mon contexte personnel est celui d’un studio parisien typique, d’une surface de 15m2, sous les toits, au 7e étage d’un immeuble presque centenaire, non isolé, exposé plein sud, ne disposant que d’une seule fenêtre, et dont les équipements fournis à la location sont, pour la plupart, vétustes. De plus, puisqu’il est localisé au cœur d’un quartier très dynamique, il me permet de bénéficier d’une grande proximité des commerces pour subvenir à mes besoins alimentaires ou matériels.

Dans l’habitat en général, les besoins les plus énergivores et consommateurs de ressources sont l’hygiène, l’alimentation et la régulation de la température. Étudions maintenant la nécessité des usages qui en découlent.

Par exemple, il m’est indispensable de conserver une bonne hygiène corporelle. Or pour cela, m’est-il vraiment indispensable de prendre une douche par jour (soit en moyenne 50L/douche) ou puis-je simplement me laver au gant certains jours (en moyenne 2L/lavage) en fonction des efforts et de la température au cours de ma journée ? Puisque, en général, la moitié du temps d’une douche sert à se réchauffer plus qu’à se laver, puis-je baisser le thermostat de mon chauffe-eau, voire l’éteindre, sans prendre de risques pour ma santé ?

Au sujet de l’alimentation, il m’est indispensable de me nourrir quotidiennement : en revanche, m’est-il indispensable de conserver les aliments au réfrigérateur pour qu’ils restent frais ou, du fait de la proximité des commerces, puis-je acheter en moindre quantité et plus régulièrement mes produits frais ? Pour limiter mes déchets plastiques et carton, il m’est nécessaire de cuisiner des produits frais (aussi car j’aime cuisiner et manger sainement), mais puis-je optimiser mon temps et mes techniques de cuisson, voire explorer plus de recettes crues pour limiter ma consommation énergétique ?

Face aux canicules qui tendent à se durcir et se banaliser en ville dans les prochaines années, il m’est indispensable de réguler la température de mon appartement pour conserver un confort de vie minimum, mais puis-je trouver des solutions passives efficientes plutôt que d’acheter des équipements énergivores et délétères d’un point de vue systémique (climatiseurs / ventilateurs électriques) ?

L’appartement comme écosystème intégré

Pour penser de façon systémique mes usages et mon environnement de vie en fonction de mes besoins propres, j’ai tenté d’envisager mon appartement comme un écosystème composé d’objets, de vivants et de flux qui les traversent. De ce fait, les solutions expérimentées fonctionnent en synergie :

Pour optimiser la consommation d’eau quotidienne, un réservoir est installé dans la douche. Il récupère les premiers litres gaspillés en attendant que l’eau du circuit se réchauffe.

Du côté de la cuisine, un bokashi est installé en remplacement de la poubelle pour stocker les déchets organiques quelques semaines, sans odeur et sans insecte, le temps d’aller les déposer dans des bornes de tri spécialisées afin qu’ils soient valorisés localement en compost et/ou en biogaz.

Le jus concentré en nutriments issu du bokashi, dilué avec l’eau récupérée de la douche, sert ensuite à alimenter des plantes disposées au niveau de la fenêtre. Elles apportent un complément d’alimentation (herbes aromatiques, quelques légumes, fraises etc.) mais aussi et surtout permettent un rafraîchissement de l’appartement en période de canicule (chaleur sèche) grâce à l’évapotranspiration combinée des plantes, de la terre et des pots en céramique poreuse imbibés d’eau. (À cette échelle, la différence de température varie de quelques dixièmes de degrés à un ou deux degrés en fonction du nombre de plantes / céramiques et du volume de l’appartement.)

Puis grâce à l’ajout d’une grille d’aération sur la porte et à l’ouverture d’une trappe au niveau du toit, l’appartement s’auto-ventile naturellement. Des courants d’air se créent par tirage de l’air extérieur qui est rafraîchi au contact des plantes. Le confort se situe alors plus au niveau d’un ressenti de fraîcheur créée par l’air au contact du corps.

En parallèle, les denrées alimentaires sont conservées au maximum de façon passive, notamment grâce à l’eau récupérée de la douche qui sert à créer une ambiance de conservation humide et fraîche en été.

Le cas détaillé du réfrigérateur semi-passif

Concentrons-nous sur ce point en particulier car il permet ici de décrypter beaucoup d’enjeux quant aux freins et leviers de nos élans de transition du quotidien.

Pour limiter son empreinte, au-delà de manger moins de viande et plus local, la conservation alimentaire est encore un endroit de réappropriation peu questionné à l’échelle individuelle.
Pourtant le réfrigérateur est un des équipements domestiques les plus énergivores, notamment dans le cas d’un petit appartement en copropriété où la chaudière - équipement des plus énergivores si l’installation est faite pour chauffer uniquement un logement individuel et/ou de grands espaces - est ici mutualisée donc optimisée énergétiquement. Or le contexte urbain permet une extrême proximité des commerces d’alimentation générale, quand le recours à la réfrigération ou la congélation électrique permet de conserver dans le temps de grosses réserves de nourritures fraîches, par manque d’accès aux commerces de proximité (comme ça peut être le cas en zone rurale par exemple).

De plus, contrairement à ce que nos habitudes occidentales nous dictent, les températures trop basses et l’ambiance confinée du réfrigérateur détériorent grandement les qualités nutritives et gustatives des fruits et légumes. Seuls les viandes et poissons, produits laitiers fragiles et restes alimentaires nécessitent et supportent ce type de conservation. En fait, on a oublié que les fruits, les légumes et les fromages sont des éléments vivants qui continuent à mûrir, à se bonifier et même à pousser si on leur apporte une ambiance de conservation adaptée.

Cependant, comme nous l’avons vu plus haut, selon le règlement de copropriété qui n’a pas changé depuis les années 50, il m’est interdit d’installer un garde-manger sur le bord de ma fenêtre (qui est de toute manière exposée plein sud, donc non adaptée à ce type d’équipement). Cependant l’espace déjà très limité de mon appartement ne me permet pas non plus d’ajouter un meuble dédié à cet effet, alors même que mon réfrigérateur s’en trouverait largement sous exploité.

Après avoir exploré de nombreuses techniques de conservation passives à reproduire chez soi, plus impressionnantes et pratiques les unes que les autres (beurrier à eau, frigo du désert pour les légumes racines, pot d’eau pour les légumes feuilles/fleur, lacto-fermentation, bain d’huile, conserves pasteurisées, cloche à fromage, etc.), j’ai entrepris de transformer mon petit réfrigérateur-congélateur d’appartement (91L) en micro réfrigérateur (10L environ, soit l’ancien compartiment freezer) simplement en changeant le composant thermostat, ce qui me permet donc d’augmenter la température de référence de ce dernier. De cette manière, je peux conserver au frais (entre 4 et 7°C) l’essentiel de mes denrées fragiles (restes, crème, certains fromages, occasionnellement poisson, pour 1 à 2 personnes) lorsque j’en ai l’usage. Les 10L de l’ancien compartiment freezer conviennent ici amplement à mon usage. Les 81L restants sont devenus un garde-manger passif grâce au remplacement de la porte d’origine par une porte en bois percée et voilée pour permettre une bonne ventilation. Le garde-manger est ici compartimenté en diverses étagères à bocaux ou à légumes (type pomme de terre, oignons, courges), auxquelles s’ajoute un nouveau bac à légume fait à partir d’une jardinière en céramique non émaillée que j’arrose d’eau (récupérée) en été pour créer une ambiance fraîche et humide propice à la bonne conservation des légumes racines et cucurbitacées. (Retrouvez ici le tableau récapitulatif des ambiances de conservation adaptées en fonction des fruits et légumes.)

Adapter plutôt que remplacer

Autrement dit, cette proposition est en réalité une solution intermédiaire pour permettre une transformation progressive des habitudes de conservation et par extension de consommation. Réduire son espace réfrigéré incite à acheter moins de produits transformés et autres plats préparés, donc à réduire par la même occasion ses déchets plastiques et cartons. Mais au-delà d’éviter un certain nombre de consommations inutiles induites par nos habitudes alimentaires, c’est aussi ici une manière de questionner notre façon de
« consommer » des objets électroménagers. Aujourd’hui, les constructeurs et les distributeurs d’objets électroménagers redoublent de primes et autres offres à la reprise des anciens appareils, pourtant pour beaucoup encore fonctionnels, en faisant miroiter une consommation énergétique plus basse à l’usage. Or la fabrication, l’acheminement, la distribution voire la gestion en fin de vie d’un équipement neuf – qui sera d’ailleurs souvent plus rapidement obsolète car intégrant un grand nombre de composants électroniques – induit un mode de consommation des ressources qui, lui, est une aberration écologique puisqu’il se fonde sur une logique de production infinie que l’on sait tout sauf soutenable.

Toute action de production implique un impact. Inciter les consommateurs et consommatrices à ne se soucier que de leurs consommations directes, à l’usage, en invisibilisant les coûts environnementaux et humains qui se cachent derrière l’achat d’un équipement neuf, est une stratégie commerciale très problématique. D’ailleurs, une des critiques que l’on peut faire ici de l’écoconception de tels objets, aussi vertueux soient-ils dans leurs moyens de production et aussi économes soient-ils à l’usage, est que la consommation énergétique liée à un objet dépend nécessairement de la volonté de l’usager à s’en servir sobrement. Un objet électroménager éco-conçu n’impliquera donc pas nécessairement d’économie financière ou énergétique à l’usage. De plus, jeter un appareil encore parfaitement fonctionnel aurait été contreproductif, et le vendre n’aurait fait que reléguer la responsabilité de sa consommation à quelqu’un d’autre.

C’est face à ces limites que j’ai fait le pari d’adapter mon réfrigérateur existant plutôt que de le remplacer. Premièrement, conserver l’habitacle de mon ancien frigo me permet d’optimiser l’espace et la matière déjà existante pour remplir cette fonction, sans risquer des problèmes de compatibilité et de redondance des usages (problèmes soulevés parle rapport Ergonomie et low tech).

D’autre part, me passer totalement d’une ambiance de conservation réfrigérée supposait de prendre le risque de gâcher des restes alimentaires ou de m’intoxiquer, et de dédier du temps tous les jours pour cuisiner à chaque repas, ce qui, en général, ne correspond pas à mon rythme de vie personnel (je cuisine pour deux à trois repas). Pour finir, garder mon ancien réfrigérateur mais opérer des transformations internes pour en modifier l’usage me permet de garder une certaine accessibilité sociale et technique à l’usage (innovation facilement appropriable car suffisamment proche d’un référentiel connu).
Plus encore, redonner une seconde vie à cet objet en faisant évoluer son usage et son esthétique, plutôt que repartir à zéro en achetant un équipement autre, participe à convoquer un nouveau rapport aux objets. Dans le cas de ce réfrigérateur, l’exemple est d’ailleurs d’autant plus significatif qu’il touche au registre des équipements technologiques, les objets les plus obsolescents dans notre culture actuelle.

Adapter plutôt que remplacer, modifier volontairement ses usages et se réapproprier des techniques sources d’autonome plutôt que changer pour des équipements a priori moins consommateurs à l’usage, voilà ce que tente de défendre la modeste transformation de ce réfrigérateur. Elle est une étape transitoire pour le faire passer du statut d’objet indispensable, par habitude, à celui d’objet d’appoint, utile en cas de nécessité. Soulignons au passage qu’il est tout aussi envisageable de remplacer la porte par un rideau, ou toute autre technique plus facilement réalisable à domicile et à moindre frais pour ceux qui n’auraient pas l’envie, les moyens, les compétences ou la possibilité de se rapprocher d’un atelier bois.

Toutefois, modifier ses équipements ne se suffit pas à lui-même et doit s’accompagner de pratiques de consommation raisonnées, par exemple en achetant des denrées en quantités raisonnables. Avec ce système, il est possible d’acheter pour l’équivalent de une à deux semaines de produits frais, mais si et seulement si l’on veille à consommer les produits les plus fragiles en priorité pour éviter le gâchis alimentaire. Par exemple (et la difficulté sera la même avec un réfrigérateur classique), des épinards ou des salades fraîches devront être consommées dans les quelques jours après l’achat sous peine de se flétrir.

Pour conclure sur ce point, en près de six mois d’utilisation, ce fonctionnement a révélé, pour ma part, plusieurs améliorations et bénéfices notables.
D’une part, des légumes qui se conservent bien mieux et plus longtemps que dans mon ancien réfrigérateur, voire qui repoussent jusqu’à pouvoir me nourrir deux ou trois fois, comme dans le cas du poireau conservé les pieds dans l’eau. De plus, j’ai pu noter un certain confort d’usage et un épanouissement personnel dans la satisfaction de maîtriser mon alimentation, de la conservation jusqu’à la cuisson. D’autre part, une certaine amélioration de mon bilan énergétique personnel est à déclarer, avec une consommation à l’usage réduite d’un tiers tous les jours (temps de compression moins long et moins fréquent, donc moins de consommation électrique puisqu’un réfrigérateur n’est sous tension que lorsqu’il compresse le gaz réfrigérant pour abaisser la température dans l’habitacle).

Vivre autrement en appartement, un an après

Un an après le début du projet, à première vue, la différence sur mes factures d’électricité ne saute pas aux yeux. Mais cela s’explique en réalité par un double changement d’habitudes notable. D’un côté, celui d’une réduction et d’une optimisation de mes usages courants liés aux objets électriques, et de l’autre, celui d’une hausse du télétravail depuis mon domicile depuis que je travaille à mon compte. Or ces dernières consommations, liées principalement au numérique, ne sont, dans l’absolu, pas des consommations supplémentaires liées à mon changement de mode de vie, mais bien un déplacement de mes consommations en journées vers mon logement, devenu également mon lieu de travail principal.

De ce fait, si je n’avais pas opéré ces premiers changements pour réviser mes usages, mes factures d’électricité afficheraient finalement une hausse globale plutôt qu’une courbe constante. In fine, mes consommations liées au numérique seront d’ailleurs le prochain point sur lequel j’aimerais me pencher pour tenter de trouver des adaptations potentielles.

Pour ce qui est de mes consommations hydriques, j’ai pu noter une réduction approximative de 20% par rapport à mes habitudes passées (l’appartement ne dispose pas d’un compteur individuel, ce pourcentage provient du calcul “manuel” de mes utilisations hebdomadaires moyennes).

Mais au-delà d’économies conséquentes, le plus grand apport de ce projet est ici le potentiel d’autonomisation que permettent ces dispositifs. En me questionnant sur mes usages et le fonctionnement des équipements dont je dépends au quotidien, je me suis par exemple réapproprié des savoir-faire en électricité qui m’ont rendue plus autonome sur la réparation ou la transformation de mes équipements. Plus globalement, ce projet m’a permis de devenir réellement actrice de la gestion de mon habitat : suivi des consommations, contrôle des arrivées d’eau et du tableau électrique en cas de problème, régulation thermique de mon ballon d’eau chaude en fonction de la saison et de mes besoins etc.

Sur le plan philosophique, mon appartement n’est plus simplement un lieu de stockage et de subsistance. Ces simples transformations de l’habitat ont complètement transformé ma manière d’habiter l’espace. Il est devenu un écosystème interconnecté dans lequel les flux d’eau, d’air, de matière et d’énergie fonctionnent en synergie. Il s’auto-entretient par l’action coordonnée de l’humain, des micro-organismes et des plantes qui en tirent des bénéfices mutuels.

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L'expérimentation de la démarche low-tech appliquée à la vie dans un studio de milieu urbain, entreprise par Andréane Valot, a été mise en scène dans le cadre d'une restitution de travail.

5.FAIRE PROJET - FAIRE LEVIER #

En conclusion, tous les systèmes précédemment abordés ont pour but de désigner des endroits de réappropriation et de détournement possibles, parmi une infinité d’autres qui restent à explorer. Ils sont pensés pour être facilement réalisables, à peu de frais, seul ou avec un accompagnement, chez soi ou avec l’appui d’ateliers partagés/fablab et autres ressourceries de quartier.

Ce qui compte réélement ici, c’est la démarche de réappropriation de savoir-faire et de façon de vivre en société, au-delà de l’objet ou de la technique en elle-même.

Au-delà de notre détermination à porter la voix des habitants en siégeant en assemblées générales aux côtés des copropriétaires, pour co-construire dans le temps des projets de rénovation plus larges, notre collectif s’agrandit petit à petit, et c’est finalement une réhabilitation de notre la manière de cohabiter dans ces espaces qui est à l’œuvre ici.

À terme, l’enjeu est que cette expérience puisse inspirer, de proche en proche, d’autres personnes qui pourront à leur tour se réapproprier cette démarche. On peut résumer celle-ci assez simplement, en quelques mots clés : QUESTIONNER et DIAGNOSTIQUER le contexte, les besoins et les usages RECHERCHER des solutions préexistantes pour répondre aux problématiques soulevées EXPÉRIMENTER en s’inspirant de ces solutions
SE les RÉAPPROPRIER au quotidien, en fonction de son contexte personnel puis les PARTAGER aux autres, pour enrichir l’expérimentation par l’intelligence collective.

C’est alors que le projet global deviendra réellement politique, car il tend à diffuser à l’échelle du citoyen une capacité à remettre en question les codes établis, les habitudes acquises et le conformisme social qui nous freinent dans nos élans de transitions. Ce passage de l’individu au politique serait potentiellement le point de départ d’un virage culturel qui est à mon sens le plus gros levier de transition dont nous disposons à l’heure actuelle.

Finalement, se réapproprier son habitat est un acte politique. C’est comprendre, intégrer et prendre soin de l’écosystème dans lequel nous nous inscrivons et duquel nous dépendons.

C’est refaire société !

Remerciements

Pour conclure cet article, je tiens à remercier le Low-tech Lab. Tout particulièrement Quentin Mateus qui a suivi la réflexion et conception de ce projet, et Solène de Jacquelot pour m’avoir offert cet espace de parole et de transmission de mon travail.

Je remercie également en premier lieu celui qui partage mon quotidien et qui m’a activement suivi dans mes expérimentations, mais aussi et surtout tous les habitants et propriétaires de l’immeuble qui se sont investis ou ont soutenu un tel projet. Il prend tout son sens grâce à elles et eux.

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