[TERRITOIRE] La documentation de l'expérimentation "Vers un territoire low-tech" est disponible !
Date de publication : 23 janvier 2025
Zone d’expérimentation : Concarneau Cornouaille Agglomération, Finistère, France
Période : 2022-2024
Contenus : Julie Mittelmann, Quentin Mateus, Guénolé Conrad, Clément Choisne
Après deux ans d’exploration au coeur d’organisations faisant vivre les principes de la démarche low-tech (voir Les Enquêtes), le Low-tech Lab a amorcé l’expérimentation “Vers un territoire low-tech”, là où il est né, à Concarneau et son agglomération, en Bretagne.
20 organisations locales et volontaires se sont prêtées au jeu d’introduire et d’ancrer des pratiques low-tech dans leurs activités et de développer des collaborations de sens avec d’autres acteurs locaux dans le but commun de favoriser la résilience et la sobriété du territoire.
Aujourd’hui, cette expérimentation est terminée et nous sommes ravi·es d’en partager avec vous les résultats et les ressources !

Une expérimentation territorialisée pour répondre aux enjeux collectifs #
L’objectif général du projet était d’expérimenter de nouveaux modèles d’organisations et de soutenir le développement des pratiques low-tech à l’échelle d’un territoire. L’idée était ainsi d’estimer dans quelle mesure la démarche low-tech peut constituer un levier de transition écologique, sociale et démocratique des territoires, dans une perspective de résilience, mais aussi de développement économique.
Au cours de cette initiative de 18 mois, l’équipe du Low-tech Lab a accompagné 20 organisations publiques, privées et associatives dans leur intégration de pratiques low-tech.

5 thématiques ont été explorées, dans le prolongement de celles des Enquêtes du Low-tech Lab : les économies d’énergie, la mobilité et la logistique, l’éducation populaire, la culture et enfin l’agriculture et les espaces verts. Ces axes ont été choisis pour renforcer les dynamiques locales et contribuer à la mise en œuvre des objectifs du Plan Climat Air Énergie Territorial (PCAET).

Des résultats concrets pour inspirer #
Appliquer la démarche low-tech à une organisation ne se résume pas à améliorer la performance environnementale de la structure. La démarche low-tech doit aussi transformer le modèle économique et social, si tant est qu’on s’en donne le temps et les moyens.
Par ce projet, nous avons pu expérimenter, à l’échelle des organisations, des façons de faire plus low-tech comme :
- L’optimisation logistique : utilisation des transports publics, de la cyclo et micro-logistique entre structures, pour limiter l’usage des véhicules thermiques.
- La sobriété et l’autonomie sur des usages donnés au sein d’organisations : réflexion sur le besoin et réduction des consommations d’eau et d’énergie.
- La transmission et la culture : appropriation des principes et démarches low-tech par les jeunes générations, et déploiement d’une Saison low-tech à la programmation commune entre plusieurs structures du territoire.
- La transition alimentaire : diffusion et transmission de pratiques sobres et locales de production, de consommation et de transformation.
- Les bâtiments durables : rénovations et constructions publiques intégrant la sobriété et une gestion différenciée des déchets organiques.
- L’économie sociale, solidaire et circulaire : incitation à une meilleure coopération économique et territoriale, réduction du gaspillage et encouragement de l’utilisation de matériaux locaux et issus du réemploi.
Intégrer tout ou partie de ces enjeux en adoptant la démarche low-tech contribue à la transition écologique et favorise des dynamiques locales. (Retrouvez les résultats des expérimentations grâce aux fiches et au rapport ci-dessous)
Expérimenter la démarche low-tech à l’échelle d’un territoire : quels enseignements ? #
Si plusieurs expérimentations se sont révélées concluantes et que chacune a été une source d’apprentissage, le nombre d’installations de systèmes techniques low-tech a finalement été inférieur aux attentes initiales. Cela souligne un élément souvent sous-estimé : l’impact des représentations culturelles. En réalité, la plupart des défis rencontrés dans les changements de pratiques relèvent avant tout de dimensions humaines. L’expérimentation a ainsi mis en lumière l’importance des dynamiques d’intelligence collective, de coopération et d’innovation sociale, qui se sont avérées être des leviers essentiels pour impulser le changement.
Mettre en place, conduire et suivre des expérimentations low-tech dans un contexte spécifique et en coopération avec d’autres acteurs à l’échelle d’un territoire demande un investissement important, notamment humain. Si, sur le plan technique, cette démarche peut être un levier d’économie, son intégration organisationnelle reste plus complexe. Se pose alors la question du soutien financier pour les structures qui n’ont pas les moyens d’amorcer seules cette transition, qui soulève, par conséquent, les questions suivantes : comment financer les personnes impliquées, valoriser le travail collectif et soutenir les structures qui assurent l’animation de la dynamique territoriale ?
L’expérimentation a aussi mis en lumière l’enjeu de l’accès à l’information : sur un territoire, il est parfois complexe d’obtenir des données pour orienter ses actions en matière de climat, d’énergie, de sobriété à l’échelle d’une structure. L’animation portée dans le cadre du projet Vers un territoire low-tech a permis aux vingt structures impliquées de répondre temporairement à cette difficulté. De plus, si peu d’expérimentations ont donné lieu à une mesure d’impact chiffrée, elles ont contribué à réduire diverses consommations énergétiques et l’usage de ressources (voir détails dans les fiches expérimentations ci-dessous). Plus largement, le projet a permis d’acculturer des organisations et des personnes aux préceptes de la démarche low-tech, et donc à la sobriété.

Le projet a participé, au fil des ateliers réguliers et des expérimentations menées, à lancer une dynamique collective, à étoffer celles déjà en cours et à en inspirer potentiellement de nouvelles, impliquant un large réseau d’acteurs. Nombre d’entre eux souhaitent aujourd’hui poursuivre cette dynamique. Cela dit, pour qu’elle perdure, même si les acteurs sont motivés, une structure motrice et des financements adaptés semblent indispensables.
Si les résultats et apprentissages de cette expérimentation peuvent inspirer d’autres territoires, ils ne constituent pas une recette prête à l’emploi. Ce serait incompatible avec notre vision de la démarche low-tech, qui repose sur une adaptation aux besoins et enjeux spécifiques des personnes concernées, en prenant racine dans leur environnement direct : leurs propres territoires. En parallèle des résultats du projet, le rapport Vers un territoire low-tech présente nos apprentissages, autant de conseils pour celles et ceux qui souhaitent initier une dynamique similaire sur leur territoire.
Envie d’en savoir plus ?
Des ressources variées pour déployer la démarche low-tech à l’échelle territoriale #
Pour permettre à d’autres territoires de s’inspirer de cette expérimentation, d’en assurer la réplicabilité et la diffusion, les résultats et apprentissages de cette action ont été documentés et partagés sous différents formats
Le rapport “Vers un territoire low-tech”
structuré en 3 parties, le rapport est le témoin de cette expérimentation :- Partie 1 : Retour sur les étapes clés et la méthodologie
- Partie 2 : Résultats dans les organisations participantes
- Partie 3 : Apprentissages et perspectives du projet
6 fiches
une par expérimentation, détaillant le contexte, la problématisation, la conception, les actions et les perspectivesUn film documentaire
réalisé par Corto Lassus, produit par le Low-tech Lab, 45 minutes
Deux gazettes
parues pendant le projet pour le raconterComment utiliser la documentation “Vers un territoire low-tech” ? #
Le Low-tech Lab vous partage un maximum de ressources pour nourrir votre démarche.
Inspirez-vous-en, mais surtout, appropriez-les-vous pour développer des projets d’exploration et des démarches d’expérimentation cohérentes avec vos contextes et vos ressources.
Aussi, n’hésitez pas à les partager autour de vous pour en faire bénéficier le plus grand nombre et à soutenir les projets rencontrés en les suivant sur les réseaux sociaux ou en allant à leur rencontre !
Toutes les ressources sont également à retrouver sur la page du projet Vers un territoire low-tech.
Une ouverture sur l’avenir… #
Cette expérimentation marque la fin d’un cycle pour le Low-tech Lab qui, durant dix ans, a étudié la low-tech de l’approche individuelle (DIY, autonomie…) à l’échelle collective (organisations, territoires…) pour nourrir toutes celles et ceux qui se reconnaissent dans ses valeurs et souhaitent les déployer.
Mais cette exploration est aussi un point de départ : un point de départ pour d’autres initiatives qui contribuent à faire passer à l’échelle les principes low-tech et qui constituent des leviers essentiels pour construire une société plus durable.
Le Low-tech Lab participe ainsi depuis quelques années à l’animation de l’Archipel des Communautés low-tech, un espace pensé pour outiller et aider des collectifs locaux à explorer, expérimenter et diffuser la démarche low-tech. Cet Archipel est un espace permettant aux communautés de porter une vision et des missions communes afin de progressivement transformer leur environnement à l’aide de la démarche low-tech.
Merci, #
Nous tenons par ce message à exprimer nos sincères remerciements à toutes celles et tous ceux qui ont contribué à la réalisation de ce projet.
Tout d’abord, un grand merci aux membres du comité de pilotage, composé de l’ADEME, de la Région Bretagne et de Concarneau Cornouaille Agglomération, pour leur suivi rigoureux et leurs orientations tout au long du projet. Votre engagement constant a permis de guider les actions menées et de garantir leur bon déroulement.
Nous remercions également les membres du comité d’orientation, représentant des structures telles qu’Explore, Bretagne Transition, la Coop des Milieux, le collectif TAMA et le projet Glocal Low-tech. Vos perspectives extérieures et vos retours ont été d’une grande richesse, offrant un soutien indispensable à chaque étape de l’expérimentation.
Nos remerciements s’adressent également aux experts du comité scientifique pour leurs apports précieux en amont du projet. Nous pensons notamment à Anne et Patrick Beauvillard, Delphine Beaucé, Paul Boulanger, Clément Colin, Antoine Martin, Marianna Coulentianos, Jean-Michel Cornu, Guillaume Faburel, Aurore Flipo, Igor Louboff, Marion Olekhnovitch et Renaud Vignes. Vos conseils et partages d’expérience ont été essentiels pour affiner la méthodologie et orienter nos réflexions.
Enfin, un immense merci au reste de l’équipe opérationnelle : Inddigo, Bretagne Transition et à la Coop des Territoires, qui ont, par leur accompagnement et leur dynamisme, soutenu le Low-tech Lab à travers ce projet.
Vers un territoire low-tech n’aurait pu aboutir sans la participation active de toutes les structures candidates et des partenaires territoriaux. Vous avez été le moteur de cette aventure collective. Nous sommes reconnaissant·es de votre investissement et de votre engagement.
Évidemment, ce projet n’aurait pu voir le jour sans le soutien financier de la Région Bretagne, de Concarneau Cornouaille Agglomération, de l’ADEME, de la Fondation Crédit Agricole du Finistère et de la Fondation Charles Léopold Mayer pour le progrès humain. Nous vous en remercions.