[ENQUÊTE #1] À la rencontre d'APALA et d'Enerlog

Article, Press release

Date de publication : 4 mai 2021
Equipe Enquête #1 : Quentin Mateus, Julien Lemaistre avec l’aide précieuse sur le terrain de Romane Cadars, Guénolé Conrad, Mélanie Henaux et Clément Chabot
Lieu : Nantes

Et si demain notre société était plus low-tech, à quoi ressembleraient nos organisations dans ce monde plus respectueux des humains et de la Planète ? C’est pour répondre à cette question que le Low-tech Lab a lancé - grâce au soutien de l’ADEME et de la Région Bretagne - une série d’enquêtes de terrain auprès d’initiatives françaises qui incarnent et diffusent localement une démarche low-tech.

La première enquête d’une série de 10 rencontres est aujourd’hui disponible. Nous vous emmenons découvrir APALA et Enerlog dans la région nantaise.
A découvrir ci-dessous :

La vidéo #


L’étude de cas #


Le podcast #

Dans le cadre de la première enquête du Low-tech Lab, nous échangeons avec Loïck Kalioudjoglou, ingénieur nantais qui a rejoint l’association APALA — Aux Petits Acteurs l’Avenir — et fondé la société Enerlog en 2019.

Au travers de ses activités, Loïck souhaite permettre à tout un chacun de tendre vers une plus grande résilience énergétique.

Pendant cet entretien libre, il revient sur son parcours et les raisons qui l’ont amené à s’intéresser à la démarche low-tech, ou à développer un modèle de capteurs à air chaud éco-conçu et facile à fabriquer. Il présente les activités d’Enerlog au travers desquelles il propose aujourd’hui des formations à la fabrication de ces systèmes de chauffage low-tech. Il décrit le rôle que joue aujourd’hui APALA dans l’émergence d’un réseau d’acteurs professionnels de la low-tech en Pays de la Loire. Enfin, il expose sa vision d’une transition soutenable de nos modes de vie et territoires.

Le chauffe-air solaire que Loïck a développé est principalement composé d’un panneau d’ardoises derrière une vitre, et s’installe directement sur la façade extérieure de l’habitat ; il ne nécessite quasiment pas d’énergie rapportée.

Bonne écoute !


Les photos #


L’interview : 4 questions à Quentin Mateus, porteur du projet des Enquêtes du Low-tech Lab #

Comment sont sélectionnées les organisations étudiées ? #

On cherche à rencontrer et documenter des organisations qui ont développé une activité économique autour de la diffusion de solutions techniques low-tech ou de pratiques low-tech et qui incarnent la démarche low-tech à leur échelle. Nous souhaitons avoir un panel large et diversifié, tant en termes de thématiques (énergie, alimentation, agriculture, numérique, mobilité, habitat…), que de types de structure (entreprises, SAS, SCOP, SCIC, associations loi 1901, institutions, pourquoi pas collectivités…), que de maturité des projets ou encore de lieux géographiques.

Pourquoi avoir choisi de documenter APALA ? #

Cela fait longtemps que l’on voit de loin ce que fait APALA (acronyme d’Aux Petits Acteurs L’Avenir) car c’est une association qui revendique le terme low-tech depuis plusieurs années - ce qui n’est pas forcément le cas des autres acteurs que nous rencontrons dans le cadre des Enquêtes. Cela nous paraissait un bon point de départ. Depuis 5 ou 6 ans, nous suivons les travaux autour du poêle de masse, qui est le cœur de l’activité technique d’APALA, et que l’équipe du Low-tech Lab a déjà documenté sous forme de tutoriel pas-à-pas et vidéo. L’émergence du projet Enerlog sur le capteur à air chaud, le regain d’activité et la refonte d’APALA ces deux dernières années, ou encore leur emménagement à L’Agronaute de Nantes, ont fini de nous intriguer et nous avons décidé d’aller leur rendre visite.

Quels sont les facteurs clés de succès d’APALA ? #

Je vois deux points importants dans la réussite d’APALA :

  • Tout d’abord, la force du collectif.
    APALA c’est à la fois un collectif, un incubateur et un réseau, qui facilitent grandement le lancement, le développement ou la structuration d’activités économiques autour de solutions ou pratiques low-tech : celles des fameux « petits acteurs » qu’APALA initie, rassemble et accompagne. Cette coopération active entre des initiatives distinctes se traduit aussi dans : le partage de connaissances (au travers de formations collectives et d’une bibliographie scientifique commune), l’aménagement et l’entretien d’un espace commun, la mutualisation d’outils (que ce soit de machines ou de services numériques), le réseau d’acteurs publics, de partenaires privés ou associatifs qu’a structuré APALA en plus de 6 ans, , et une antériorité qui assure également de la visibilité et des moyens humains impliqués et disponibles. Enfin, on a pu observer l’importance du temps accordé par chacun.e au sein du collectif pour se coordonner avec les autres, connaître les besoins et propositions de chaque projet, bref créer et maintenir du lien en permanence.

  • Le deuxième facteur clé de succès d’APALA, c’est leur approche “scientifique” de la low-tech.
    Chacun des petits acteurs de l’association est avant tout animé par un objectif de compréhension fine des phénomènes et mécanismes à l’œuvre dans le fonctionnement de chacun des systèmes low-tech sur lesquels ils travaillent(notamment poêle de masse, capteur à air chaud, alimentation soutenable, etc.). Cette démarche scientifique passe notamment par : de la veille bibliographique, des partenariats avec des laboratoires universitaires, des plans d’expérience, et jusqu’à de la modélisation et simulation numérique des systèmes en question. Leur vision et leur pratique de la low-tech est rigoureuse, et nous avons pu observer que c’est une approche qui rassure peut-être, et provoque l’adhésion — autant des bénévoles et des clients, que des partenaires.

Cependant, ils ne se positionnent pas pour autant comme des experts ; ils mènent leurs développements en collaboration avec d’autres (chercheurs, artisans, industriels) dans l’objectif de nourrir l’état de l’art et les connaissances sur chaque technologie, et ainsi mieux la repenser, la promouvoir et la rendre accessible au plus grand nombre.

Quels freins au passage à l’échelle de la low-tech ressortent de l’enquête ? #

Je vais parler des freins que rencontrent les deux petits acteurs sur lesquels nous nous sommes particulièrement penchés : le projet historique d’APALA autour des poêles fusée à inertie et le projet d’Enerlog autour des capteurs à air-chaud. Ça me paraît intéressant parce que, l’un comme l’autre, ont identifié et travaillent sur des freins qui sont des freins au développement de la low-tech en général ; à savoir les enjeux réglementaires.

En effet, autant pour installer un poêle de masse autoconstruit à l’intérieur d’un habitat (système de chauffage qui comprend un foyer efficace accueillant une combustion à haute température), que pour installer un capteur à air chaud à l’extérieur d’un habitat (système nécessitant de percer le mur pour être installé, pouvant également monter en température, et comprenant un petit peu d’électronique au niveau de la ventilation), il y a des enjeux juridiques qui, à partir du moment où on veut que ces systèmes de chauffage soient au moins en partie autoconstructibles pour en baisser les coûts d’accès, sont pour l’instant des barrières à leur déploiement. Les membres d’APALA œuvrent donc, au travers de leurs développement techniques et juridiques, à combler un trou réglementaire qui existe (pour caricaturer) entre : « je suis artisan et j’ai une décennale » (mais je coûte cher en main d’œuvre), et « je suis fabricant industriel et je suis homologué » (mais j’ai dû faire des compromis environnementaux pour produire en volume et à bas coût).

L’objectif de ces deux petits acteurs est bien de permettre à tout un chacun de s’équiper de solutions de chauffage soutenables, qui soient à la fois accessibles (économiquement et techniquement), et dont l’impact environnemental soit minimal,tout en les “certifiant”, pour en garantir la sécurité, la qualité, etc. En l’occurrence, pour les poêles de masse d’APALA et les capteurs à air chaud d’Enerlog, la réponse réside a priori dans un travail de double certification ; du modèle technologique libre et open-source d’une part (auprès par exemple du Centre Scientifique et Technique du Bâtiment), et du parcours d’accompagnement à l’autoconstruction et l’installation de ce même système d’autre part (auprès d’un cabinet d’experts en plomberie / chauffage). Leur idée est qu’en avançant sur cette voie ils permettront à la fois une plus large diffusion de ces low-tech en les rendant plus accessibles, et ils ouvriront de nouvelles activités aux professionnelles du secteur en leur permettant de proposer de l’accompagnement certifié à l’auto-construction.

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