[ENQUÊTE #3] À la rencontre de La Fumainerie & Un Petit Coin de Paradis
Date de publication : 12 Août 2021
Equipe Enquête #3 : Quentin Mateus, Julien Lemaistre, Romane Cadars
Lieu : Bordeaux, Gironde
Et si demain notre société était plus low-tech, à quoi ressembleraient nos organisations dans ce monde plus respectueux des humains et de la Planète ? C’est pour répondre à cette question que le Low-tech Lab a lancé - grâce au soutien de l’ADEME et de la Région Bretagne - une série d’enquêtes de terrain auprès d’initiatives françaises qui incarnent et diffusent localement une démarche low-tech.
La troisième enquête du Low-tech Lab est aujourd’hui disponible. Nous vous emmenons découvrir une expérimentatin de gestion circulaire et locale des excreta en Nouvelle Aquitaine.
A découvrir ci-dessous :
- Une vidéo de 13 minutes présentant les acteurs de la filière : La Fumainerie Bordeaux, Un Petit Coin de Paradis, Toopi Organics, etc.
- Un podcast / entretien avec Ambre Diazabakana, coordinatrice de l’association La Fumainerie, et Mathieu Préel, gérant de la société Un Petit Coin de Paradis
- Un article résumé de Quentin Mateus, coordinateur des Enquêtes du Low-tech Lab, portant sur les éléments clés et inspirants du modèle de filière et d’expérimentation documenté,
- Un album photo en ligne illustrant l’enquête.
A paraître :
- Une étude de cas rédigée et illustrée, qui détaille et précise les tenants et les aboutissants de cet ensemble d’organisations.
La vidéo #
Le podcast #
L’article #
Des toilettes sèches en ville ? Une expérimentation de filières low-tech organisées à l’échelle collective #
par Quentin Mateus, coordinateur des Enquêtes du Low-tech Lab
Cette nouvelle enquête nous a amené sur le territoire bordelais en mars 2021, à la découverte d’une filière émergente de “gestion circulaire des excreta”. Autrement dit : de séparation à la source, de collecte, et de valorisation locale (agricole) des matières fécales et urines humaines.
Retour, en trois points essentiels, sur cet exemple inspirant à bien des égards.
1- Pourquoi envoyer urine et fèces dans les égouts pose problème ? #
Du fait de l’urbanisation et du développement des réseaux associés (eau courante, gaz de ville, électricité, eaux usées, etc.), le combo “chasse-d’eau + tout-à-l’égout + stations d’épuration” constitue dorénavant la technique d’assainissement collectif (de plus en plus) dominante dans un pays comme la France. Le premier élément clé de cette enquête, relève simplement de la quantité et de la diversité des enjeux que concentre ce système conventionnel de gestion de nos excreta.
Le problème (le plus évident) de l’eau
Dans les toilettes “modernes”, chaque chasse-d’eau consomme entre 4 et 10 L d’eau potable, ce qui peut représenter 20 % de l’usage d’eau domestique en France. Cependant, d’après les chiffres de l’ONU, seule 10 % de l’eau douce consommée dans le monde l’est dans la maison (16 % en France), les 90 % restants (84 % en France) sont utilisés pour l’agriculture et l’industrie.
Mais aussi, les pollutions
Comme les villes continuent de croître, les systèmes de traitement des eaux sont en permanence redimensionnés, nécessitent de plus en plus d’énergie par habitant pour tourner, et fonctionnent rarement en conditions optimales ; soit ils sont “débordés”, soit ils tournent en sous-régime. Or lorsqu’une station d’épuration dysfonctionne, les eaux usées ne sont pas correctement dépolluées avant leur retour dans les milieux naturels. En matière de pollutions, on considère notamment les pollutions organiques (les bactéries pathogènes contenues dans les excréments, l’accumulation de nutriments dans les sols et les eaux, qui favorise par exemple la prolifération d’algues vertes, ou encore l’évacuation d’huiles alimentaires), les polluants chimiques ou toxiques (hormones, médicaments ou traitements hospitaliers, produits cosmétiques, d’entretien, agricoles, industriels, etc.), les métaux lourds, ou encore la chaleur provenant des eaux de refroidissement !
Et surtout, le retour au sol des matières organiques
Autrement appelé “rebouclage des cycles biogéochimiques” concerne le retour au sol des nutriments nécessaires au bon développement des plantes, qui sont contenus dans nos excreta. En effet, en théorie, dans un milieu vivant en bonne santé, la quasi-totalité des déjections des animaux ou insectes et des déchets végétaux, participe en permanence à entretenir la vitalité du sol. À l’échelle des nutriments que sont l’azote, le phosphore, le potassium, etc. on parle de cycles. “Les êtres humains sont les seuls animaux terrestres à faire leurs besoins… dans l’eau ! [et à sortir ainsi ces nutriments de leurs cycles naturels, en prenant au passage tous les risques que cela implique]” affirme Johnny Hardy, membre de la direction collégiale de la Fumainerie. “Ce qui ne veut pas pour autant dire que le sol est capable de tout absorber en quantité démesurée ; le rapport entre densité démographique [des villes] et capacités d’absorption des sols constitue alors une autre limite naturelle à respecter” ajoute-t-il.
Plus précisément aujourd’hui :
- la majorité des apports en nutriments des plantes que nous cultivons et — directement ou indirectement — consommons, n’est plus seulement fournie par le fumier des animaux sauvages ou domestiques (ou le compost de coproduits agricoles et déchets verts) mais est amené au sol par des engrais artificiels. Ces engrais minéraux sont en grande majorité des dérivés d’ammoniac, lui-même synthétisé à partir de l’azote naturellement présent dans l’air, de méthane (gaz naturel), et de vapeur d’eau (procédé Haber) ; à titre indicatif : la production mondiale d’ammoniac s’est élevée à 230 millions de tonnes en 2018, requérant 3 à 5 % de la production mondiale annuelle de gaz naturel (fossile).
- les cycles biogéochimiques de l’azote et du phosphore figurent parmi les fameuses “limites planétaires” les plus dangereusement franchies à l’échelle du globe, juste derrière l’effondrement de la biodiversité, et devant le changement climatique. À vrai dire, étant donné d’une part leur caractère essentiel pour le vivant, et de l’autre ne serait-ce que la quantité d’énergie fossile nécessaire à les synthétiser à l’échelle industrielle, il n’est pas difficile d’imaginer les liens ténus entre ces trois limites : perturbation des cycles naturels de ces éléments, impact sur la biodiversité et changement climatique.
- les travaux de Fabien Esculier, chercheur au Leesu (Laboratoire Eau, Environnement et Systèmes Urbains), complètent cette vision macro et nous renseignent sur la non soutenabilité du système alimentation (apports de nutriments) et excrétion (évacuation des nutriments) des villes actuelles — en l’occurrence, en particulier des métropoles de France. Autrement dit, à quel point ces systèmes et infrastructures sont aujourd’hui trop linéaires, trop consommateurs de ressources limitées et trop polluants, pour être durables. Par exemple, il a démontré : qu’on synthétise plus de 4 fois la quantité d’azote nécessaire à nourrir un habitant de l’agglomération parisienne par an, que cet habitant en consomme en moyenne 1,5 fois plus que nécessaire pour être en bonne santé, et que seulement 4 % de cet azote qu’il a consommé sera revalorisé en sortie de station d’épuration, sous forme de boues épandues.
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À la suite de sa thèse, Fabien Esculier a initié le programme de recherche-action OCAPI qui étudie et accompagne la transition vers des systèmes alimentation/excrétion plus soutenables, et vise plus spécifiquement à “réouvrir le débat sur les modalités de gestion des urines et matières fécales en ville et les multiples possibilités de gestion alternatives au tout-à-l’égout, communément appelées séparation à la source”.
Et c’est précisément ce que la Fumainerie propose d’expérimenter à Bordeaux, avec l’aide des acteurs partenaires de la filière locale.
2 - Vous avez dit “expérimentation” ? #
Pour bien cerner les tenants et les aboutissants de la Fumainerie, demandons nous :
Pourquoi expérimenter ?
Les missions, objectifs et ambitions de cette association sont pluriels :
- identifier, par l’expérimentation, les solutions techniques logistiques viables et adaptées au contexte urbain, les différentes méthodes et filières de valorisation pertinentes localement, ainsi que les modèles économiques et réglementaires pouvant soutenir ces nouveaux services et les rendre accessibles à tout un chacun,
- évaluer, dans le cadre de plusieurs projets de recherche, l’acceptabilité sociale ou la pertinence agronomique, environnementale et sanitaire de ces alternatives plus circulaires (pouvoir agronomique et innocuité des excreta valorisés, économies d’eau et d’énergie, etc.),
- mettre à l’épreuve et accompagner, par l’animation territoriale et la médiation, l’accès à l’assainissement pour tous et toutes, la coopération entre acteurs aux modèles et intérêts a priori divergents, la volonté et le portage politique local, l’implication des usager.es d’une possible filière soutenable d’assainissement collectif dans sa gouvernance démocratique, transparente et d’intérêt général,
- globalement réouvrir les imaginaires en matière d’assainissement, démontrer qu’il est possible de faire autrement, créer un précédent (technique, organisationnel, réglementaire), développer un argumentaire solide, et inspirer d’autres territoires à sortir du tout-à-l’égout,
- in fine toucher à la culture, influencer en profondeur le rapport que nous entretenons aux excréments — aujourd’hui les participants sont volontaires donc conscients, engagés, etc. — afin d’assurer que ce passage à l’assainissement écologique ne constitue pas une niche d’usage alternatif, ou un nouveau segment de marché, mais contribue bien à une transformation profonde de la société.
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“Nous sommes dans une société de l’oubli, on tire la chasse et c’est fini, reprendre la main sur ces enjeux est essentiel” affirme Ambre Diazabakana, coordinatrice de la Fumainerie.
Comment expérimenter ?
Concrètement, la Fumainerie propose à des particuliers, des professionnels ou des institutions publiques volontaires, d’adhérer à l’association (la cotisation annuelle est fonction du statut de l’adhérent), pour devenir “coproducteurs” et “coproductrices” le temps de l’expérimentation — pendant 6 mois minimum, et au plus jusqu’à la fin de l’expérimentation prévue à l’été 2022. Les participant.es s’engagent alors à suivre un protocole simple d’usage des toilettes sèches et des services associés, et à renseigner leurs observations, retours et questions ; en échange de quoi la Fumainerie assure :
- l’accompagnement et l’assistance pendant toute la durée de l’expérimentation, d’un ou une “référent.e” parmi les membres de la direction collégiale de l’association,
- la “déconnexion” du tout-à-l’égout et l’installation de toilettes sèches (modèle Bibok fabriqué par Un Petit Coin de Paradis),
- la fourniture de supports pédagogiques de sensibilisation et de sacs de sciure (pour recouvrir et “équilibrer” les matières fécales),
- la collecte à domicile des contenants pleins (bidons pour l’urine, caissettes refermables pour les matières fécales), une fois par semaine, en vélo cargo triporteur, tricycle à remorque ou petit utilitaire,
- la fourniture, à chaque fois, de contenants propres, voire de nouveaux sacs de sciures quand nécessaire,
- la gestion de plateformes logistiques décentralisées où les utilitaires sont stationnés et entretenus, les excreta temporairement stockés et traités, les contenants lavés, etc.
- le transfert de chaque type de matière organique à des partenaires locaux de valorisation,
- et le transfert des données collectées (retours d’expériences, échantillons, etc.) aux différents laboratoires de recherche associés au projet.
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Le tout à prix libre et conscient (y compris gratuitement, une fois la cotisation annuelle payée), grâce aux donations, bourses, financements publics et subventions de collectivités obtenus par La Fumainerie pour mener à bien sa mission : apprendre, en essayant, à gérer collectivement, de façon plus circulaire, efficace et soutenable, nos excreta.
Mais alors pourquoi documenter une expérimentation ?
Dans le cadre des enquêtes du Low-tech Lab, qui s’intéressent aux formes cohérentes que peut prendre la démarche low-tech à l’échelle des organisations, les activités de la Fumainerie ne constitue donc pas, en tant que tel, un modèle d’organisation éprouvé et inspirant. Qu’à cela ne tienne : l’expérimentation nous est apparue ici comme un levier majeur de transition, transformation ou redirection d’une chaîne de valeur insoutenable vers son alternative plus low-tech. Il nous a donc tenu à cœur de la documenter avec la même rigueur : quelle proposition a été faite aux usager.es ? quelles en ont été les modalités administratives, juridiques et de financement ? quels indicateurs ont été choisis et comment les données ont elles été collectées ? comment cette expérimentation est-elle structurée opérationnellement et collectivement dirigée ? suivant quel statut et modèle de gouvernance vise-t-elle de se développer ? sur quels partenariats essentiels s’appuie-t-elle ? etc.
3- Redonner du sens à l’action publique #
Dans un secteur de première nécessité comme l’assainissement collectif, relevant traditionnellement des compétences des pouvoirs publics ou d’opérateurs privés (dans le cadre d’appels d’offre et de “délégations de services publics” ou de “Partenariats-Publics-Privés”), l’originalité de l’expérimentation de la Fumainerie réside aussi dans la prise de conscience citoyenne dont elle est le résultat, et la volonté de réappropriation démocratique qui l’anime. Les premiers constats aux sujets des ces nouveaux modèles de partenariat “public-privé-citoyen” et de leur impact sur la culture de chaque partie prenante, sont multiples :
Sur le plan “économique”
La plupart des partenaires techniques de l’expérimentation de la fumainerie sont des acteurs privés, dont l’essence est de “commercialiser leurs services”. Les fabricants d’équipements aussi essentiels que des toilettes ne peuvent vivre de leur activité qu’en comptant sur leur marge à la vente d’expertise ou de produits. Et l’économie du déchet est aujourd’hui ainsi faite que les modèles économiques des entreprises du secteur reposent le plus souvent sur le fait qu’ils sont payés par la personne (physique ou morale) qui génère le déchet pour le collecter et le transformer. Ce modèle marchand a mathématiquement un impact sur l’accessibilité de ces services. A titre d’exemples, certaines associations partenaires et au modèle proche de la Fumainerie sur d’autres déchets (alimentaires, verre, etc.), ont été “obligés” d’augmenter le coût de leur adhésion, et de faire payer chaque collecte pour viabiliser leurs activités.
Même si opter pour des toilettes plus simples, et des technique d’assainissement moins technologiques peut participer à en réduire le coût, leur caractère essentiel (valeur d’usage), la chaîne logistique et humaine qu’implique a priori ces nouveaux services d’assainissement sec, ou encore l’exigence de robustesse et de qualité sociale et environnementale qui s’impose dans une telle démarche, en font pour autant des services qui “coûtent cher”. À titre indicatif, le coût de revient des “services de la Fumainerie” est estimé à 107 € par toilette et par mois. Comment alors assurer un accès universel à ces alternatives, lorsque l’ensemble de la chaîne ne repose que sur les moyens économiques de l’usager / du coproducteur ?
Sur le plan “philosophique”
On parle bien de low-tech lorsqu’on envisage (collectivement) de se réapproprier les systèmes et moyens qui nous permettent de répondre à un besoin essentiel de l’être humain (en l’occurrence l’assainissement), pour le rediriger vers une solution plus simple, plus soutenable, plus locale, plus naturelle, etc. Mais à partir de quel moment un service utile, durable et accessible comme cette filière émergente de gestion plus circulaire et plus low-tech des excreta, ne constitue pas un “service d’utilité publique, écologique et sociale”, et ne relève donc pas d’un “service public” d’intérêt général ?
On est d’autant plus tentés de se poser la question quand on compare le futur métier de coursier-collecteur de contenants d’excreta à celui d’éboueur aujourd’hui, ou quand on rapproche l’interaction sociale qu’amène la collecte à vélo des contenants (une fois par semaine et au pas de la porte des coproducteurs et coproductrices), de celle que peut encore provoquer dans certains contextes le passage du facteur !
Sur le plan “politique”
Si l’expérimentation de la Fumainerie permet aux citoyens d’adopter un système d’assainissement plus écologique, elle amène aussi la question d’une gouvernance de ces services essentiels qui puisse être véritablement désintéressée. En effet, que l’assainissement relève d’une régie publique locale, en proie aux enjeux électoraux et aux jeux de pouvoirs, ou bien d’un opérateur privé au modèle économique fondé sur la génération de profit, sa gestion peut à chaque fois être menée sans que l’intérêt général ne prime.
Il s’agit alors d’imaginer, au-delà des moyens techniques et organisationnels, des moyens politiques, juridiques et culturels, de ramener l’habitante et le citoyen, l’usagère et le bénéficiaire du service, au cœur de sa gouvernance, dans une perspective de démocratie locale plus directe et plus radicale. Autrement dit de transformer en profondeur l’action publique.
Sur le plan “humain”
Malgré le fait que chacun des individus et des organisations impliqués dans un projet de gestion circulaire des excreta partagent une conscience des enjeux environnementaux de leurs actions respectives, tous les aspects cités précédemment amènent des divergences de visions, d’intérêts, voire de cultures (fonctionnaires, start-ups, industriels, acteurs historiques, associations, citoyens, etc.). Dans un tel contexte, il nous paraît inévitable de “faire avec” le conflit, de faire avec l’autre dont on dépend au sein de la même chaîne de valeur et sur le même territoire, de dépasser ces désaccords tout en maintenant un espace d’auto-critique constructive, pour faire alliance contre les ennemis de ces alternatives.
Conclusion
Aujourd’hui, pour aller au bout de ces réflexions qui relèvent d’un renouveau et d’une réappropriation des services publics, les perspectives explorées par la Fumainerie et ses parties prenantes, sont notamment :
- l’accompagnement à la coopération et à la transformation radicale de l’ensemble de la filière (fabricants, collecteurs, valorisateurs, élus), dans le cadre d’un dispositif original de la stratégie d’anticipation et d’adaptation du département : les Labo’Mobile +.
- la création possible d’un groupement d’employeur de “collecte en mobilité douce” entre structures qui partagent le même modèle d’activité,
- et surtout l’institution de communs, la mutualisation de moyens ou la création de liens de dépendances entre structures, et à terme le passage en Société Coopérative d’Intérêt Collectif, qui offre la possibilité d’une gouvernance multipartite pouvant associer collectivités locales, partenaires privés, usagers et employés à la direction de l’entreprise.
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Finalement, ce qui se joue sur le terrain de cette enquête, c’est une remise en question d’un certains nombres d’axiomes de nos sociétés occidentales — la modernité du tout-à-l’égout, l’artificialisation et l’industrialisation de l’agriculture ou de la santé, la centralisation et la délégation au monde marchand de nos services essentiels, ou encore la place du citoyen dans la gouvernance démocratique locale. D’après Michel Crozier, sociologue des organisations : “Quand on affronte les problèmes de demain avec les organisations d’hier, on récolte les drames d’aujourd’hui” ; et l’administration publique n’y échappe probablement pas.
Mais surtout, ce qui se donne selon nous à voir et à promouvoir, c’est une façon efficace et pragmatique de passer à l’action et d’opérer dans le réel cette remise en question des fondements actuels de nos organisations. Un processus particulier de (re)design, de (re)conception et de transformation radicale des politiques publiques, par : l’expérimentation locale, low-tech et en commun (public-privé-citoyen), de modèles plus démocratiques, plus autonomes et plus soutenables.
Un peu de lecture pour aller plus loin #
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La page wikipédia “Utilisation des excreta” : à lire en ligne
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L’article de Résilience Alimentaire “Engrais, nutriments et fertilité des sols” : à lire en ligne
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Ou l’article de Kris de Decker “Le recyclage de déjections animales et humaines : la clé de l’agriculture durable” : à lire en anglais ou en français sur la page dédiée du site “Low-tech Magazine”
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La conclusion du projet Agrocapi du Leesu, au travers des différents contenus produits dans le cadre de la thèse de Tristan Martin “L’urine humaine en agriculture” : disponibles sur la page dédiée du site internet du programme de recherche Ocapi
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La référence historique, de 1983, “Water sans eau, alternatives au tout à l’égout” de Béatrice Trelaün : malheureusement plus disponible aux éditions alternatives
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“Au cœur du caca”, le petit précis de réappropriation et de vulgarisation des enjeux écologiques et sanitaires du caca, par les japonais Bunpei Yorifuji et Fujita Koichiro : disponible aux éditions b42 et dans toute bonne librairie
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Le réseau de fédération des acteurs de l’assainissement écologique, le RAE : sur son site internet
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Le retour de 10 ans d’expérience d’utilisation des toilettes sèches en ville, par la coopérative d’habitat suisse Équilibre : document de 8 pages à télécharger
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Le livre de Johnny Hardy, membre de la collégiale de la Fumainerie, sur son retour d’expérience personnel avec les toilettes sèches “Je m’occupe de mes fèces… et de mes urines, Comprendre et utiliser les toilettes sèches à la campagne comme à la ville !” : disponible sur le site d’accompagnement à l’auto-édition Librinova
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Toutes les informations concernant l’expérimentation en cours de la Fumainerie : sur le site de l’association
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Les travaux de la 27ème Région en matière de design de politiques publiques : en commençant par la page dédiée à leur raison d’être sur le site de l’association.
L’étude de cas #
Le détail de la documentation technique et socio-économique de cette enquête sur la filière girondine de gestion circulaire des excréta, sera à retrouver dans l’étude de cas dédiée, qui reste à paraître.